Championnats du monde de cyclo-cross / De la boue, des crevaisons et Van Aert gagne à la fin

Un chaos de boue, truffé de pièges et de pierres sournoises qui ont causé une cascade de crevaisons. Les championnats du monde de cyclo-cross ont été un véritable combat, épique et magnifique, entre Wout Van Aert et Matthieu Van der Poel, le Néerlandais anéanti par la malchance. On s'est promené ce dimanche le long du circuit. Instantanés pris au vol.
Publié le 30/01/2017 13:51 - - 4 commentaires

Dimanche 29 janvier, la course espoirs, en fin de matinée, inaugure le programme du jour. Un feu follet orange court à grandes enjambées vers le titre de champion du monde espoirs. Déjà vainqueur du général de la Coupe du Monde, Joris Nieuwenhuis a parfaitement assumé son statut de favori pour aller revêtir le maillot irisé.

L'Italien Gioele Bertolini en train de négocier l'une des descentes les plus abruptes du circuit, de surcroît très glissante avec la répétition des passages.

L'Espagnol Felipe Orts Lloret est en embuscade dans la course à la médaille et attend patiemment son heure. 

Joshua Dubau n'a pas toujours été épargné par la malchance cette saison. Ce dimanche à Belvaux, les signaux semblent enfin au vert...

Maik Van der Heijden terminera 12e, juste derrière Clément Russo.

Clément Russo a été l'une des nombreuses victimes de crevaison. Le leader annoncé côté français s'est battu mais n'a pu chercher plus haut qu'une 11e place.

Après un départ poussif qui l'a fait rétrograder autour de la 25e place, Lucas Dubau a effectué une belle remontée pour terminer finalement 14e.

Chapelet de roues en zone technique. Il valait mieux avoir du stock tant les crevaisons ont été nombreuses ce dimanche. Sans doute le terrain, complètement labouré, a-t-il fait ressortir des pierres pour le coup particulièrement vicieuses.

 

Dernier tour, Felipe Orts Lloret lutte pour revenir dans les roues des Belges Nicolas Cleppe (n°4) et Thijs Aerts (n°3). L'Espagnol damera finalement le pion à tout le monde pour aller chercher la deuxième place. Quel finish !

Joris Nieuwenhuis happé par les caméras quelques instants après l'arrivée. Le nouveau champion du monde espoirs, c'est lui !

Joshua Dubau grimace, il a tout donné dans la bagarre pour les médailles derrière Nieuwenhuis. Finalement 6e, il signe son meilleur résultat de la saison sur le plan international.

Huitième place pour le Danois Simon Andreassen, l'un des principaux protagonistes de cette course U23, qui a aussi payé un lourd tribut aux crevaisons.

La transmission du Specialized S-Works Crux de Simon Andreassen sur laquelle on remarque la chape et les galets ceramicspeed.

11e, Clément Russo confie sa déception, lui qui espérait tant de ces Mondiaux, une semaine après sa 2e place à Hoogerheide, en Coupe du Monde : « Je suis bien parti, disait le sociétaire de l’EC Saint-Étienne; au 1er tour j’ai été accroché un coup par un autre concurrent (sic), et ensuite je crève juste après le poste. J’ai effectué un tour à plat, et ensuite j’ai essayé de remettre dedans. Mais j’ai eu du mal", relatait-il auprès de notre confrère de France Cyclisme.

La marque de roues artisanales française RAR équipe les frères Dubau, ici Joshua.

L'heure des impressions d'après-course pour les jeunes Bleus, au sein dequels Joshua Dubau a le mieux tiré son épingle du jeu. "Je me suis battu pour le podium jusqu'au dernier tour, mais il y avait plus fort que moi aujourd'hui", expliquait le Champenois.

Pour Gioele Bertolini, le message est passé.

Le podium de ces Mondiaux U23 avec les Pays-Bas à l'honneur. Sieben Wouters (3e) grimpe sur la troisième marche du podium aux côtés de son compatriote Joris Nieuwenhuis (1er) et de l'Espagnol Felipe Orts Lloret (2e). 

Les Oranje peuvent aller vider quelques bières goulûment et même rugir de plaisir après la course U23.

Tout ne tourne pas toujours très rond sur la planète cyclo-cross et c'est aussi pour ça qu'on l'aime !

Il est un peu plus de midi, la course espoirs s'est achevée, place aux entraînements Elites. Dans le paddock, ça commence à s'agiter. Ici, on bichonne le Ridley de Michael Vanthourenhout.

Gelé une partie de la journée de samedi, après les pluies verglaçantes tombées dans la matinée, le circuit est ensuite devenu très gras. L'eau a coulé à flots dans le paddock, comme la bière dans les barnums bondés.

La machine de Steve Chainel n'attend plus que son propriétaire.

Derniers préparatifs sur la machine de "Clem" Venturini, le champion de France, l'un des rares à ne pas rouler en disques parmi les meilleurs mondiaux.

Une armée de Stevens prête à aller au combat.

OK pour les Focus Mares.

Dans le team Guerciotti de l'Allemand Marcel Meisen, récent 2e de la Coupe du Monde de Fiuggi, les bécanes sont prêtes.

Les Trek Bone de chez Telenet Fidea Lions.

Sur un circuit aussi glissant, les coureurs ont roulé avec des pressions souvent extrêmement basses, autour d'1, 1,2 bar.

Une partie de la victoire de Wout Van Aert se joue ici. Sur les conseils de Niels Albert, son manager, le champion du monde a monté des boyaux avec une bande de roulement Michelin dont la résistance a fait merveille. Quand les crevaisons se sont multipliées chez ses rivaux, le Belge n'a lui percé qu'une seule fois. "Ces "pneus" m'ont aidé à faire la différence", a dit Wout Van Aert après coup.  "Au vu du parcours présenté et des conditions météorologiques, nous avons repris les mêmes que lors du Championnat du Monde de Tabor il y a deux ans et ça a payé".

Après Colnago, Wout Van Aert est passé chez Felt.

Les souliers du champion du monde.

Le départ approche et vers les buvettes, on ne faiblit pas. Faudrait quand même pas se laisser surprendre par une soif soudaine...

La ligne de départ aux couleurs de l'arc en ciel n'attend plus que ses acteurs qui vont partir pour une heure de course gluante et terriblement éprouvante.

Clément Venturini, 4e à Hoogerheide en Coupe du Monde une semaine plus tôt, attendait beaucoup de ces Mondiaux.

Derniers coups de pédales pour rester en température côté français.

Quelques allers et retours avant le début de la mise en grille.

Wout Van Aert et Lars Boom font un brin de causette quelques minutes avant le départ.

Statut de champion du monde sortant oblige, Wout Van Aert est le premier à venir prendre place sur la ligne de départ.

Sur la ligne de départ, chaque concurrent a vu son vélo passer à la moulinette de la fameuse tablette censée mettre au jour la présence d'un éventuel moteur électrique. Ces contrôles sont-ils néanmoins réellement efficaces sur une discipline comme le cyclo-cross où l'on peut changer de vélo en zone technique ?

 

Les trois premiers appelés sur la ligne de départ seront aussi les trois premiers de ces Mondiaux...

 

Sur les deux premières lignes, la représentation belgo-néerlandaise est forcément assez impressionnante.

Mesdames sont souvent là pour récupérer les vestes de leur champion de bonhomme.

15 heures pétantes ce dimanche, c'est parti pour ces Mondiaux 2017. Matthieu Van der Poel a été le plus prompt à jaillir.

72 coureurs sur la liste de départ. 

Wout Van Aert attendu au premier passage par ce jeune supporter belge.

Mais c'est bien Matthieu Van Der Poel qui a pris d'emblée les commandes de la course, motivé par la reconquête du maillot irisé décroché en 2015.

Derrière le Néerlandais, l'armada belge mène la chasse.

 

Côté français, Francis Mourey est déjà en difficulté. L'ex-champion de France vivra des Mondiaux difficiles, à l'image de sa saison (31e).

Le Japon reste un pays de cyclisme et de cyclo-cross. Trois coureurs nippons étaient au départ de cette course Elites.

Van der Poel négocie avec aisance les "serpentins" du circuit.

 

Après un départ un tantinet laborieux, Wout Van Aert grappille son retard sur Matthieu Van der Poel.

Gianni Vermeersch en mode glissade contrôlée, suivi par Tim Merlier. 

Matthieu Van der Poel occupe toujours la tête mais plus pour longtemps.

Le duel tant attendu se profile avec le retour de Wout Van Aert sur VDP.

Steve Chainel a eu le top 10 en ligne de mire jusqu'à quatre tours de la fin, quand il a cassé son dérailleur loin du poste de dépannage. Terriblement frustrant.

Le champion des Etats-Unis en titre Stephen Hyde sur son Cannondale SuperX Evo.

Matthieu Boulo terminera meilleur Français de ces Mondiaux sur son Adrisport, vélo dont le test sera à retrouver très bientôt ici même.

Haut-lieu de la sidérurgie à l'époque de l'âge d'or industriel, le site de Belval a vibré au rythme du cyclo-cross lors de ces Mondiaux organisés de main de maître. 

Van Aert et Van der Poel roue dans roue à la descente puis sur la remontée en escaliers qui suivait. Peu de temps après, le Néerlandais sera victime d'une énième crevaison (quatre au total) loin du poste de dépannage qui ruinera toutes ses chances de victoire.

Par endroits, de véritables sillons s'étaient creusés.

Michael Vanthourenhout en action. Le Belge finira 17e.

Sale après-midi pour Clément Venturini qui a comme beaucoup accumulé les crevaisons, cinq au total comme l'a expliqué le coureur de Cofidis.

L'une des parties les plus spectaculaires du circuit, en dévers. C'est parti pour une séance de pilotage !

Certains choisissaient de mettre pied à terre.

Steve Chainel arrondissait sa trajectoire avant d'entrer dans le virage puis piquait à l'intérieur. Un choix payant.

Wout Van Aert en démonstration.

C'est sans doute malgré tout Matthieu Van der Poel qui nous a le plus impressionnés sur ce passage. Quelle technique !

Chez les supporters de Wout Van Aert, on commence à jubiler.

Kevin Pauwels, ici derrière Laurens Sweeck, s'apprête à aller chercher la troisième place de ces Mondiaux avec toute sa classe et l'expérience de ses 32 ans.

Ultime talus à pied avant la ligne d'arrivée.

Difficile de maintenir son équilibre à pied sur ce dévers transformé en vaste cloaque. 

Pieds sortis de rigueur.

Lars Van der Haar, vainqueur à Hoogerheide la semaine précédente en Coupe du Monde, franchit la ligne d'arrivée à la plus mauvaise des places : la quatrième.

Michael Hyde vient d'en terminer, le gladiateur roux est éreinté.

Nicola Rohrbach est décidément un cycliste tout-terrain. Avant ces Mondiaux de CX, qu'il a terminés à une belle 15e place, le Suisse gagnait la semaine précédente le Snow Bike Festival à VTT.

Matthieu Boulo 21e à l'arrivée.

Aloïs Falenta a pris la 23e place pour ses premiers Mondiaux. Contrat rempli.

Clément Venturni le regard dans le vague. Place maintenant à la coupure pour le champion de France avant de retrouver le peloton pro sur route au mois de mars.

Les journalistes agglutinés en zone mixte. Peu médiatisée en France, la discipline est une religion en Belgique et aux Pays-Bas.

L'étendard de Wout Van Aert s'élève dans le ciel de Belvaux alors que le trio majeur de ces Mondiaux attend sa célébration. 

Wout Van Aert peut exulter. Après la Coupe du Monde, le voilà champion du monde.

Le maillot arc en ciel reste sur les épaules du Belge.

Le nouveau champion du monde tente de se frayer un passage dans la foule pour aller répondre aux questions des journalistes de Sporza.

Tête basse, visage marqué après avoir pleuré, Matthieu Van der Poel va satisfaire aux obligations médiatiques qui n'ont sans doute jamais aussi bien porté leur nom pour le coureur néerlandais. "C'est la plus grosse déception de ma carrière" a confié le petit-fils de Raymont Poulidor. L'année prochaine, il tentera de revêtir le maillot irisé chez lui, à Hoogerheide.

Madame Van Aert radieuse ! 

Wout Van Aert va pouvoir savourer son titre mondial jusqu'à la fin de la saison de cyclo-cross fin février. Car le calendrier belge propose encore plusieurs rendez-vous dans le mois qui vient...



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  • 4 Commentaires


    avatar  Publié le 2017-01-31 10:59:47 par Krisjulie

    Superbes photos et reportage !
    Wout van aert ne roulait pas en pneu mais en boyau: une bande de roulement de Michelin de 1997, collé sur un boyau Dugast, fabriqué sur mesure artisanalement chez Dugast.
    avatar  Publié le 2017-01-31 23:12:10 par Solone VDR

    Kris, Julien a été sévèrement puni pour cette grossière erreur !
    avatar  Publié le 2017-02-01 19:24:16 par pilote14

    En tout cas des courses dantesques ! Bravo aux nouveaux champions du monde ! et merci pour le reportage...mais ou sont les filles ? lol Sanne Cant qui ne lache rien !
    avatar  Publié le 2017-02-02 08:56:05 par juvdr

    @pilote14 : ce n'est pas de la misogynie, rassure-toi, on ne parle pas de la course dames dans ce reportage car nous n'avons été aux Mondiaux que le dimanche. Dommage, en effet, la course était tout aussi épique !
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