VDR en mode chrono / En bonus : l’histoire du Dura-Ace !

Dans le cadre d’une course contre la montre régionale, nous avons profité de cette belle occasion pour enfourcher un vélo de chrono performant. Le fondateur de la boisson houblonnée Vélosophe, Damien Bisetti, nous a gentiment mis à disposition un vélo de l’équipe Iam Cycling (World Tour de 2015 à 2016). Alors, cela apporte quoi ce type de fusée ? Premier indice : ça met le feu à tous les étages ! Aiguisé comme une l'âme, pointu comme un couteau, chauffé comme une flamme et puissant comme un fusil d'assaut...
Publié le 29/06/2017 09:41 -

Le Scott Plasma 3

Notre vélo appartenait à Jérôme Coppel, ce dernier a notamment remporté le Championnats de France de CCLM et il a terminé bronzé aux mondiaux de 2015 alors qu’il roulait pour Iam Cycling. Pour sûr, on ne va pas le brutaliser de la même manière. Si la marque de Givisiez a depuis fait évoluer ce biclou, pour peaufiner son aérodynamique, que Iam Cycling a disparu du peloton et que Jérôme a pris sa retraite sportive, ce Plasma 3 reste dans le coup, encore plus dans sa déclinaison Iam Cycling. Le cadre se trouve pourvu d’un groupe mécanique Shimano 9000 «customisé» avec des roulements et une chappe de dérailleur Ceramicspeed. Les roues imposent le respect : la roue avant se compose d’une jante profilée, en forme de «U», DT Swiss d’une hauteur de 80mm. A l’arrière, la Lightweight Autobahn (autoroute en allemand) ne pèse que 780g. Monté tel quel, avec les pédales, ce vélo affiche 7'800 grammes sur la balance.

Aiguisé comme une l'âme, pointu comme un couteau, chauffé comme une flamme et puissant comme un fusil d'assaut... (Raggasonic en 1996). Ces quelques mots qualifient bien ce Scott Plasma 3 !

 

3, 2, 1…

Ayant pris notre retraite sportive à une époque fort lointaine… Et oui, c’était le siècle passé ! Pour cette course, il va falloir bien faire les choses afin d’éviter de prendre une monumentale raclée. D’autant plus que la prise en main du vélo se fera lors de l’échauffement, et que cette saison, nous avons un peu moins roulé que de coutume.

Nous partons reconnaître le tracé en bonne compagnie. C’est moins facile que sur le papier : les treize kilomètres sont relativement plats, ou en faux-plats, mais la route est granuleuse et le vent se montre tournoyant. On peaufine rapidement les réglages (position des repose-bras), puis place à l’échauffement sur les rouleaux avec du coton tige mentholé dans les narines… et une bière à la main. Ah non, on doit patienter. On le fera lors du décrassage, sur les rouleaux.

Le décompte est lancé, c’est parti. La rigidité du boîtier de pédalier permet d’envoyer la sauce sans pertes. Bien posé sur la machine, l’air s’écoule sans retenue. On roule dans une grande fluidité. La chappe du dérailleur Cermamicspeed accentue ce phénomène… Bon de là à dépenser autant (459 euros), on repassera !!! Ce vélo est un «pousse au crime», on a envie de rouler fort, trop fort. Après un départ en danseuse, après une cinquantaine de mètres je pause mes bras sur les prolongateurs. Le GPS affiche 50, 54, et même une pointe à 60km/h. Pour sûr le vent souffle dans le dos. Lancé trop vite, grisé par la vitesse, je rate le seul «vrai» virage du parcours. Impossible mettre en cause le freinage, doté de freins classiques, leur fonctionnement se monte honnête… Mais sans plus.

Je crois que quelqu'un tente de prendre mon aspiration... ! Copyright ACCV 

Au demi-tour, ça se confirme, on rigole moins avec le zef dans le pif. Là on aimerait bien une roue arrière plus lourde, histoire d’être aidé par l’inertie. Pas le choix, on compose avec cette roue, pour l’occasion trop légère. On passera la ligne d’arrivée limite en zigzag. Nul doute, ce vélo à vraiment du potentiel ! Finalement, je termine premier vieux d’après le speaker… Enfin premier master, l’adjectif «vieux» fera du reste hoqueter Jeannie Longo qui était présente sur cette «coursette». Elle remporte la victoire chez les femmes. Une question reste en suspens : quand s’arrêtera-t-elle ?

 

Pour le plaisir, on poursuit l’essai

Deux jours après cette épreuve, je reste séduit par ce vélo. Me revoilà parti pour 70km et 1’500m de dénivelé. Après 50km de route en duo, style Trophée Baracchi, une belle bosse a conclu la sortie. Nul doute si ce vélo performe vraiment sur le plat, la roue arrière Leightweight permet de s’affranchir des bosses sans trop souffrir. Enfin, tant qu’on reste au-dessus de 18km/h. A vitesse plus réduite, on pioche grave, d’autant plus avec un braquet mini de 42X23 dents. On notera que la relative souplesse de la roue arrière rend ce vélo presque tolérant, c’est surprenant.

Sur le plat, c’est dément. Bien calé, on roule facilement à plus de 45km/h, en se relayant à deux, les 55 voir les 60km/h ne sont pas de la science-fiction. Surtout avec une véritable position de chrono, pas celle plus relax d’un triathlète qui roule souvent plus longuement.

En virage, du fait de la position de pilotage et la grande rigidité du châssis, il faut virer juste, dans le cas contraire, on tire tout droit. N’est-ce pas Laurent ?!? C’est encore plus vrai en descente, la moindre erreur se paiera cash. Sur les prolongateurs, on conduit bien la machine tant que ça ne tournicote pas trop et que l’asphalte reste lisse. Et le confort ? Cet adjectif n’existe tout simplement pas.

Après une bosse de +/- 1'000m de D+, on fait moins le malin !

Sur les faux-plats, on brise toujours les molécules composant l’air terrestre mais la gravité pèse sur les cuisses. Il est impossible de rouler cool sur ces vélos, du coup, on termine les sorties brisées, épuisés. Mais c’est tellement grisant que l’on s’imaginerait bien à la sortir une ou deux fois par mois pour fendre la bise !

 

Avant de passer à l’histoire du Dura-Ace, une petite pause musicale (qui résume notre expérience) s’impose !

 

 

Cadeau bonus – L’histoire des groupes Dura-Ace

  • 1973 : naissance du premier groupe Dura-Ace, cassette de cinq ou six pignons, deux longueurs de manivelles (165-170mm)
  • 1976 : diminution de la dimension de la chaîne (en lieu et place de la dimension demi-pouce), des dents des plateaux et des pignons, apparition des manivelles en 172.5mm.
  • 1977 : Dura-Ace 7100, refonte du groupe et apparition d’un nouveau standard de filetage pour les pédales.
  • 1978 : Dura-Ace EX 7200, optimisation de la transmission pour généraliser les casettes é 6 pignons.
  • 1980 : Dura-Ace AX 7300, création du premier groupe aéro du marché qui comprend notamment des freins à tirage central, l’intégration des gaines de freins dans le cintre, une gourde et un porte-gourde aéro, une tige de selle effilée, une potence sans visserie extérieur et un cintre.
  • 1984 : Dura-Ace 7400, apparition des manettes de vitesses indexées SIS (Shimano Indexing System).
  • 1990 : le Dura-Ace 7400 voit l’apparition des manettes Dual Control (changement de vitesses sur les manettes de frein).
  • 1993 : Dura-Ace 7410, sortie des étriers de freins à double axe.
  • 1996 : Dura-Ace 7700, refonte complète du groupe, la cassette passe à neuf pignons.
  • 1998 : série limitée d’un Dura-Ace 25ème anniversaire.
  • 2004 : Dura-Ace 7800, passage à une cassette dix pignons, apparition du pédalier Hollowtech II et de l’axe emmanché dans la manivelle.
  • 2008 : Dura-Ace 7900, refonte complète, les gaines du changement de vitesses deviennent internes, exit le look porte-linge !
  • 2009 : avec la version 7970, Shimano propose sa première transmission électronique
  • 2012 : Dura-Ace 9000 et 9070 (électronique), Shimano adopte les cassettes à onze pignons, le dérailleur avant mécanique se dote d’un bras long.
  • 2017 : Dura-Ace R9100 et R9150 (électronique), apparition du freinage à disque, dérailleur arrière compatible avec un pignon de 30 dents.


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