Cannondale SuperSix EVO Neo - une autre vision de l'électrique

Cannondale présente son deuxième vélo de route électrique. Après le Synapse Neo, c'est une autre philosophie abordée avec ce SuperSix EVO Neo. Détaillons ensemble ce vélo en statique puis sur la route après un bref essai de 200 km.
Publié le 12/11/2019 14:54 - - 2 commentaires

Le SuperSix EVO se décline en version Neo

Dans la gamme route, le SuperSix Evo est le vélo performance pour les terrains variés. Polyvalent, léger et même plus aérodynamique suite à son dernier lifting. L'objectif de Cannondale avec cette version électrique est de conserver la légèreté des lignes et les agréments de pilotage. L'apport du moteur se veut discret sur tous les points sauf lorsqu'une côte se présente face à vous. Pour ce deuxième électrique de la gamme, le public va être différent. Le Synapse Neo va jouer le rôle du pur vélo électrique assumé avec beaucoup d'assistance et l'autonomie qui va avec. Pour ce SuperSix EVO Neo, l'idée est d'avoir une assistance moins présente dans les jambes et sur le vélo. Clairement, il faut que le regard se pose sur le moyeu arrière pour découvrir qu'un moteur s'y cache. On peut donc passer à côté d'un SuperSix EVO Neo et le considérer comme un SuperSix EVO.
Ce vélo est un vrai petit bijou de technologie. Il est en carbone BallisTec et reprend les tubes de type airfoil, ceux-ci permettent de réduire jusqu’à 30 % la résistance à l’air en comparaison de tubes ronds de même taille. Concrètement, ils ont la forme d'une lettre D avec la partie arrondie dans le sens de la marche.
On retrouve également ici d'autres attributs d'un vélo haut de gamme chez Cannondale, le triangle arrière SAVE couplé à la tige de selle KNØT pour le confort. À l'avant, le cockpit HollowGram SAVE SystemBar a été choisi pour les versions SuperSix EVO Neo 1 et 2. Il s'agit d'un ensemble deux pièces intégrant les durites et gaines de dérailleurs. Il est ajustable de 8° et comprend également un empilement de cales spécifiques sous la potence.


Cockpit HollowGram SAVE SystemBar

La motorisation

Pour animer ce vélo de route, Cannondale l'a équipé d'un moteur Mahle Ebikemotion X35. Sa puissance est de 250 W pour un couple de 40 Nm, il est bridé en Europe à 25 km/h. Il se situe donc dans le moyeu arrière, son diamètre est légèrement inférieur à celui du grand pignon de la cassette : de profil, il est d'une absolue discrétion.

La batterie de 250 Wh est elle complètement intégrée dans le tube diagonal, un tube qui conserve des proportions classiques. Sur le dessus du top tube se trouve la commande de l'ensemble du système. Appelée iWoc, elle présente un bouton unique et un voyant lumineux qui fait varier sa couleur en fonction du mode en cours ou du niveau de charge de la batterie. Simple à utiliser, il faut cependant un peu de pratique pour assimiler complètement les différents codes couleur (voir les deux schémas ci-dessous).

L'ensemble de la motorisation pèse 3,5 Kg, ce qui permet au SuperSix EVO Neo de conserver un poids très correct. Cannondale annonce 11,3 Kg pour un SuperSix EVO Neo 1 en taille Large. Notre SuperSix EVO Neo 2 a lui été pesé à 12,155 Kg en Medium. Des valeurs très intéressantes pour des vélos de route électriques.
L'autonomie est difficilement quantifiable, car elle dépend d'énormément de facteurs. Les facteurs classiques de dénivelé, poids du pilote, vent, mais ici plus qu'ailleurs la volonté du cycliste à pédaler au-delà du bridage. Le moteur Mahle Ebikemotion X35 offre la possibilité de pédaler librement et sans friction passé les 25 km/h. Nous l'avons à de nombreuses reprises vérifié lors de notre test terrain.
Cette autonomie de base peut être gonflée grâce à une batterie externe en option. Tel un gros porte-bidon, elle va ajouter 208 Wh, portant la capacité totale à 460 Wh. Le poids supplémentaire est alors de 1,64 Kg.
L'application mobile Ebikemotion permet une connexion avec le vélo pour connaître au pourcentage près le niveau de charge du vélo. Cette application offre également de nombreuses fonctions de navigation.

Les chiffres en résumé
    •    250 W, la puissance du moteur Ebikemotion X35
    •    250 WH, la capacité de la batterie
    •    25 km/h, la vitesse à laquelle le moteur stoppe l'assistance
    •    3 niveaux d'assistance
    •    1h42 - 47 km - 583 m de D+ - 27,6 km/h de moyenne - 27% de batterie consommés, ce sont les chiffres de l'une de nos sorties
    •    12,155 Kg pour notre modèle de test en Medium

 

La gamme

La gamme de SuperSix EVO Neo comprend trois modèles disponibles en taille S, M et L. Les tarifs commencent à 4199 € pour le modèle SuperSix EVO Neo 3 et atteignent 8999 € pour le SuperSix EVO Neo 1.

Toutes les spécifications des montages sur le site Cannondale.  


Cannondale SuperSix EVO Neo 1, groupe Shimano Dura-Ace Di2, roues carbones HollowGram KNØT 45 SL - 11.3 Kg - 8999 €

Cannondale SuperSix EVO Neo 2, groupe Shimano Ultegra - 12.44 Kg - 5499 €

Cannondale SuperSix EVO Neo 3, groupe Shimano 105 - 12.40 Kg - 4199 €

L'essai terrain

On a eu la chance de recevoir un SuperSix EVO Neo 2 avant son lancement officiel. Deux semaines en amont, histoire de mettre à l'essai son comportement routier et réaliser 200 km. Le test d'un vélo de route avec un moteur dans le moyeu arrière est une première pour nous. Nous sommes motivés par la perspective d'essayer une nouveauté mais un poil sceptiques aussi. On se considère en effet "hors cible" en ce qui concerne les vélos de route électrique, surtout que nous avons réalisé le test en Île-de-France.

C'est parti pour découvrir le vélo sur nos routes d'entraînement. La batterie est pleine et nos petits doigts commencent déjà à appuyer nerveusement sur le bouton de la commande iWoc. On teste les différents modes, le premier nous paraît rapidement peu intéressant, il n'offre que trop peu d'assistance. Les deux suivants nous semblent plus adaptés, il est cependant difficile de les identifier. En effet, le mode 2 est symbolisé par de l'orange et le mode 3 par du rouge. Dans les faits, la nuance entre les deux est peu tranchée visuellement.

Sur l'ensemble de notre essai, on a souvent roulé en mode 3. Un mode qui est soit cool, soit sportif si on le souhaite. Sous les 25 km/h, le vélo est facile en relance, aux feux ou aux stops. Les accélérations sont linéaires, sans à-coups. La roue arrière n'a jamais dérapé malgré les routes humides et glissantes en ce moment. On atteint donc vite les 25 km/h pour découvrir la deuxième facette de ce vélo, celle du vélo de route traditionnel. Car en effet, le SuperSix EVO Neo se roule comme tel, passé les 25 km/h. Sur le plat, on sent forcément que le vélo est plus lourd que notre vélo de référence à 7,5 Kg. Mais on s'y habitue rapidement, on met plus de cuisses tout simplement, le cœur monte un peu plus également. En faux-plat descendant, le vélo file et le poids n'est plus un obstacle. En termes d'autonomie, rouler 100 km est largement possible en Île-de-France. Dans le cas d'un parcours montagneux avec deux ou trois cols, il faudra certainement jouer avec les différents modes et le dérailleur avant.

Dans les ascensions, on a le choix entre la montée tempo à 20 km/h sans beaucoup d'effort ou une montée rapide en faisant chauffer les muscles et monter le cœur. Ce qui est sympa, c'est que dans le second cas, on a toujours la petite marge pour finir fort et pourquoi pas sprinter. Les sensations sont excellentes et grisantes. En descente, lorsqu'il faut prendre de belles trajectoires, le SuperSix EVO Neo est certes moins facile que son homologue SuperSix EVO mais il démontre tout de même une belle stabilité. Une remarque quand même, il aurait pu être plus judicieux de monter des pneus d'une section supérieure à 25 pour gagner en confort et en adhérence.

Deux facettes...

Ce SuperSix EVO Neo peut avoir deux facettes, selon nous. Un bel outil d'entraînement pour certains, il offre le loisir d'aller faire une sortie récupération sur des parcours vallonnés. Une option beaucoup plus fun que de tourner les jambes comme un hamster dans le garage ou sur du plat. L'autre facette qui aura les faveurs d'un plus grand nombre de cyclistes est d'ouvrir le champ des possibles pour des sportifs moins aguerris. Un peu plus âgés ou moins entraînés qui ont besoin d'une petite aide sans avoir le besoin d'un moteur central très coupleux et de sa grosse batterie. Ici le pilote peut se dépasser et se passer de l'assistance au-delà des 25 km/h.

Au chapitre de la nuisance sonore, c'est encore un bon point. Le moteur Ebikemotion est vraiment silencieux, probablement deux fois plus qu'un Bosch Performance. En groupe, on passe facilement inaperçu au milieu des discussions et des bruits de transmission. Le SuperSix EVO Neo est décidément très discret pour un vélo électrique.
Cet essai nous a démontré que ce type de vélo est très différent d'un vélo de route avec un moteur au pédalier. Plus sportif, plus agile, il répond à d'autres attentes. Bien sûr, pour se faire un avis, un essai même bref permettra de savoir vers quelle machine se diriger. En 2020, beaucoup de marques ont choisi, comme Cannondale, d'avoir deux routes électriques, preuve que le marché gagne en maturité et que l'intérêt est grandissant pour ce segment.

Nous avons consommé 27% d'NRJ lors d'une sortie de 1h42 (47 km - 583 m de D+), un chiffre honorable car nous sommes resté 90% du temps en mode 3.

La mécanique

S'il y a bien quelque chose que l'on redoute avec un moteur dans le moyeu arrière, c'est de devoir démonter... la roue arrière. Une manipulation parfois nécessaire pour un entretien ou pour venir à bout d'une crevaison au bord de la route. Voyons la solution que Cannondale propose sur ce SuperSix EVO Neo. Premièrement, il faudra toujours se munir d'un multi-tools complet avec une clé à Allen de 2.5 mm et une clé de 8 mm. Attention à bien partir avec ce type d'outil dans la poche. Il nous paraît intéressant pour ce type de vélo de s'équiper d'un port- bidon intégrant un outil et/ou une pompe. À défaut de trouver ce type de composant chez Fabric (la marque d'accessoires de Cannondale), on peut vivement vous conseiller ce produit Syncros pour être sûr de toujours avoir les bons outils sur soi. C'est parti pour la première étape.


Avec la clé de 2.5 mm, il faut dévisser trois vis pour libérer le cache situé sous la base arrière côté gauche.

Le cache est ensuite à ôter en le décalant légèrement vers le boîtier de pédalier. Les vis restent en place dans leurs logements.

Le câble d'alimentation doit ensuite être déconnecté.

Deux boulons sont à désserrer avec la clé à Allen de 8 mm. La roue est ensuite libre et peut être retirée de manière tout à fait classique. Comptez environ une minute pour un démontage complet avec la bonne technique.

Le remontage de la roue reprend les mêmes étapes dans le sens inverse. Il faut cependant avoir un peu plus de doigté et prévoir le double en temps environ.

 

 

 



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  • 2 Commentaires


    avatar  Publié le 2019-11-28 03:06:45 par breizrider

    Bonjour
    1, ils ont du retard.
    2 orbea avec les modéles gain M en produit depuis 2018 a cout plus mesuré.
    Néanmoins ces vae sont vraiment des vélos sports PLAISIR
    avatar  Publié le 2019-12-18 16:50:16 par Sacha

    Bonjour,
    Les 3 degrés d'assistance sont modulables (0 à 100%) atteignant respectivement 75, 150 et 250 watts s'ils sont réglés à 100%; on peut jouer sur une assistance
    très progressive en réglant par exemple le niveau 1 à 90% (67,5 w), le 2 à 60% (90 w) et le 3 à 50% (125 w); dans le test le cobaye a renoncé rapidement au niveau 1 jugé insuffisant (peut-être réglé à 40% équivalent à une aide de 30 watts donc anecdotique); en pratique le niveau 1 (vert) réglé à 90% est suffisant puisque pour un cycliste de 70 kilos le gain de vitesse est de 3 km/h en montée (pente de 6%) et de 6 km/h au plat! L'autonomie va s'en trouver miraculeusement
    longue.

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