Texte : Amaël Donnet
Photos : Kuva – Q36.5°
L’eczéma du goudron, «qu’es aquò» ?
Si ce n’est pas une allergie au goudron, cette expression populaire cycliste à tout de même un certain rapport au revêtement du sol. L’eczéma du goudron, c’est le résultat de l’abrasion causée par une chute à vélo. On ne sait jamais quand on va tomber, mais le Malin nous guette toujours. Que cela soit par excès d’optimisme, par maladresse ou par malchance, on finit tous un jour par terre, meurtri dans sa chaire. En lycra et avec pour seule protection un petit casque, les cyclistes ne sont pas très protégés des vols planés ou des glissades. Proposer des vêtements résistants à l’abrasion, c’est tout sauf une mauvaise idée !
La technologie Grind Skin
Pour résister aux cascades involontaires, Q36.5° a mis au point un tissu recyclé spécifique. Ce dernier est imprimé à l’intérieur du maillot, au niveau des épaules, ainsi que sur cuissard, sur les hanches et les jambes. Ce renfort, qui rajoute une vingtaine de grammes au maillot et au cuissard, assurerait une résistance à l’abrasion cinq fois supérieure à un tissu traditionnel. L’amortissement de l’impact serait aussi amélioré de cinquante pour cent. La marque italienne affirme également que ces inserts jouent un rôle positif dans l’aéro. Q36.5° parle d’un insert 4D… Dans notre Voie Lactée, la 4D n’existe que dans des concepts de physique (le temps dans le référentiel espace-temps) ou en mathématiques (dimension d’un espace vectoriel, dimension topologique ou dimension d’un graphe). Les concepts marketings nous feront toujours sourire !
Le maillot et le cuissard Grind Skin
Précision d’emblée que les femmes ne sont pas oubliées, cet ensemble se décline en version femme. La construction se base sur des fils ultra fins, l’objection est d’offre une très grande respirabilité. Le maillot dispose de trois poches arrières et d’une poche latérale zippée. Outre les inserts de protection, le cuissard se distingue par un panneau arrière réalisé dans un tissu à haute densité. Ce dernier a pour but d’améliorer la stabilité et l’alignement des muscles lors du cycle de pédalage.
C’est une constance chez Q36.5°, la qualité de fabrication n’appelle aucune critique négative. Les vêtements sont à la fois classes et très techniques. De plus toute la production est assurée en Italie. Que vouloir de plus ?
Petit CV du maillot Grid Skin
- Composition : 79% polyester, 19% élastane, 2% fil d’argent
- Coloris : vert australien, bleu et noir
- Tailles : XS, S, M, L, XL & XXL
- 124 grammes en M
- 223 €
Petit CV du maillot Grid Skin
- Composition : 60% polyester, 34% élastane, 4% polyéthylène, 2% fil d’argent
- Colori : noir
- Tailles : XS, S, M, L, XL & XXL
- 194 grammes en M
- 257 €
À l’essai
C’est toujours un plaisir de déballer des vêtements Q36,5°, le «packaging» est à la hauteur de la qualité des vêtements. L’ensemble Grid Skin est très léger, les inserts apportent une esthétique particulière. Visuellement, on aimera ou on les détestera : cela ne laissera personne indifférent. Personnellement, nous sommes fans. Tout comme de la couleur «Australian Geen», celle-ci s’accore comme par magie à notre casque Urge Papingo.
Si au touché, les vêtements semblent moins souples que des habits de vélos traditionnels, qu’il faille prendre son temps pour les enfiler et pour les ajuster, à l’usage le confort tout s’oublie. Le confort s’est montré excellent, le maillot et le cuissard sont comme une seconde peau. Attention, cet ensemble est très ajusté, si vous n’êtes pas vraiment affûtés, il est préférable de choisir une taille supérieure à ce que vous prenez d’habitude. La ventilation est bonne jusque vers les trente degrés Celsius. Dans des conditions d’extrême chaleur, pour rester chez Q36.5°, nous vous conseillons de vous tourner auprès de la collection Clima. Cet
Et alors la résistance en cas de chute ? Nous sommes désolés, mais à ce jour, nous n’avons pas pu vérifier l’efficacité du concept Grind Skin. Malgré une utilisation en compétition et en gravel, comme lors de la Nove Eroica, le Malin ne nous a jamais frappé.
Nous reviendrons avec plus d’infos à ce sujet lors de notre prochaine chute ou quand nous trouverons une personne prête à être jetée volontairement à terre pour affirmer ou infirmer les promesses de Q35.5°.
Quel avenir pour cette technologie ? Nous la voyons bien se décliner dans le monde du gravel ou pour les combinaisons des cyclistes pros. Car si la protection est efficace et que l’aéro n’est pas pénalisée, les gains peuvent valoir la peine. Dans les pelotons, pros ou mateurs, les chutes sont récurrentes. Il est toujours appréciable d’éviter l’eczéma du goudron !