C’est un «monument» que Pauline Ferrand-Prévot vient de remporter. Peut-être la plus belle des classiques, sans doute la plus spectaculaire avec cette arrivée au sommet du Mur d’Huy, la côte mythique qui scelle le dénouement de cette Flèche Wallonne. «Mur», le terme est parfaitement approprié pour évoquer cette montée sèche, qui se dresse avec ses pourcentages impressionnants dans la campagne ardennaise.
«La plus belle course du monde»
A 22 ans, Pauline Ferrand-Prévot y a remporté là-haut une victoire, peut-être même LA victoire qui compte le plus à ce jour dans sa courte mais déjà fructueuse carrière : «J’y avais fait 7e et 11e ces deux dernières années. Pour moi, c’est la plus belle course du monde avec ce Mur comme juge de paix», confiait-elle au journal L’Equipe.
Vos, leader et modèle
C’est son premier succès en Coupe du monde, c’est aussi une preuve qu’elle est aussi capable de gagner les plus grandes courses, à l’instar de Marianne Vos, qu’elle admire et dont elle s’inspire pour tracer sa propre route. Et pour laquelle Pauline travaille aussi beaucoup chez Rabobank Woman. Ce mercredi, les rôles étaient inversés : «Marianne a fait un boulot énorme pour moi, je suis restée dans sa roue toute la journée. Au pied du Mur, elle m’a placée et m’a dit : «Je crois en toi, tu peux le faire». La Champenoise l’a fait et sans doute que ses adversaires ne la regarderont maintenant plus jamais comme avant. Tout le monde connaissait son énorme potentiel jusqu’ici, mais il lui manquait encore cette concrétisation internationale. Là voilà, donc...
Le travail avec Ludo Dubau
Il est sans doute trop tôt pour dire ce que ça peut changer. L’avenir le dira. En tout cas, cette victoire valide tout le travail effectué avec Ludovic Dubau, son entraîneur depuis plus d’une année. Et notamment cette volonté de mener de front toutes les disciplines, route, VTT et cyclo-cross, parfois contre les avis de certains.
Un bloc VTT en mai
Puisqu’on vient de parler de cette pluridisciplinarité, Pauline va enchaîner avec un bloc VTT en mai. «Elle pourrait participer à la Coupe e France de Lons-le-Saunier, et on la verra avec certitude en Coupe du Monde à Nove Mesto et à Albstadt. «Je me donne jusqu’à la fin de cette année pour voir si je peux doubler route et VTT à Rio (2016», confiait encore Pauline à L’Equipe. Le mois prochain sur les sentiers donnera en la matière de nouveaux et précieux enseignements. A confronter au souvenir exquis d'un superbe après-midi d'avril dans la campagne ardennaise.