Texte : Amaël Donnet
Images : Camille Mellet & Amaël Donnet
Priorité sur l’aéro… Sans oublier la rigidité et le confort !
La marque de Coblence a travaillé en soufflerie pour réduire la trainée. Sur le papier, Canyon annonce un gain de 19% face à l’ancien modèle. Pour arriver à ce résultat, la direction a perdu du volume, l’intégration de la fourche et du cadre a été optimisée, les haubans sont surbaissés et les tubes tronqués. Ces derniers, dénommés Trident 2.0, seraient efficaces sur toutes les incidences (angles) du vent. En matière de performances, l’aéro ne fait pas tout. La rigidité latérale et axiale, qui faisaient défaut sur la précédente version, ainsi que le confort n’ont pas été négligés.
La géométrie est logiquement axée compétition, ce n’est ni un «grand fondo» et encore moins un vélo pour cyclotouristes ! Avec 980 grammes sur la balance l’Aeroad se montre plutôt léger pour sa catégorie. Dernière particularité, les freins sont fixés «direct mount», la puissance de freinage progresse légèrement.
Un équipement de haut vol
La famille Aeroad se compose de sept modèles, les tarifs oscillent entre 3’199 et 6'799 euros. Affiché à 5’699 euros, notre vélo de test se place en haut de l’affiche. Avec le Dura-Ace Di2, Shimano fournit son groupe phare. Chose assez rare, nous retrouvons les manettes «sprinter» placées sur le cintre. Après avoir spécifié pendant des années des composants Ritchey, Canyon utilise désormais des accessoires «maison». Ceux-ci se composent d’une tige de selle profilée et d’un ensemble cintre/potence de belle facture. La partie supérieure du cintre adopte un profil d’aile d’avion. De forme ronde, il s’adresse aux fans avertis. Bien que dotée de la finition Exalith 2, censée améliorer le freinage, les roues Mavic Cosmic Carbone SLE WTS se montrent un peu en dessous des prétentions de ce cette «arme de guerre». Elles permettent toutefois de limiter la facture finale tout en restant cohérentes avec le programme de ce vélo.
Pas si exclusif !
Ce vélo a tout connu, nous l’avons utilisé en compétition, sur des sorties roulantes, dans des sorties alpines de 4’000m de dénivelé positif et même sur quelques passages «gravel» !
Le tube supérieur allongé, pour un taille M, se marie à merveille avec le combo potence/cintre de 100mm / 41cm. Nous avons adoré la prise en main du cintre rond et la sensation d’attaque qu’elle procure. Si nous pensions que les manettes additionnelles «sprinter» étaient un peu gadget, à l’usage ce n’est que du bonheur. Les mains calées en fond de cintre, nous les avons utilisées en permanence : le levier gauche permet de remonter les pignons de la casette et le droit de les descendre.
Ce «biclou» se montre rigide, nerveux et les placements sont hyper précis. On découpe les virages sans que la stabilité ne fasse défaut ! Il est même possible de faire varier la chasse, donc le comportement du vélo, en intervertissant le sens des inserts se trouvant sur la fourche. Cet Aeroad représente dignement la tendance aéro 2.0. En plus d’être ultra efficace dans son secteur de préférence, il se montre relativement confortable et avec un minimum de puissance il passe parfaitement les bosses. On ne ressent nullement son poids. Dès que la pente se fait sévère ou qu’elle se prolonge, les roues deviennent vraiment pénalisantes. On ressent vite leur inertie et elles manquent de rigidité. En descente, ce n’est pas plus brillant… Le surfaçage Exalith brille par sa capacité à glacer les patins dans les longues descentes !
Cet Aeroad a également le bon goût de se montrer tolérant. Si un coup de mou arrive, il ne fait pas payer la note au prix fort. Dans cette optique et pour un maximum de polyvalence, le pédalier 52X36 couplé à une K7 11-28 dents forment un couple parfait. Au moment de rendre ce vélo, nous réalisons qu’il s’agit sûrement du meilleur vélo que nous avons roulé. En tout cas, il s’agissait de celui qui correspondait le plus à notre gabarit (178cm, 75kg) et à notre «coup de patte».
Le cas des roues
Plus que sur tout autre vélo, les roues orientent grandement les capacités intrinsèques de ce vélo. En jouant sur leur rigidité et sur leur inertie, il est possible de rendre ce vélo encore plus rouleur ou de maximiser sa polyvalence. Le cadre s’accorde avec tous types de roues, mais celles-ci doivent être rigides en diable. Les roues à 1kg des «weigtvinnies» sont à proscrire !
Pour qui ?
L’Aeroad se destine à ceux roulent vite sur des terrains allant du plat au vallonné. Sa nervosité ainsi que son parfait mariage entre stabilité et maniabilité feront également merveille sur des critériums ou des compétitions du genre «vire-vire». Un coureur puissant ou au gabarit respectable pourra l’utiliser pleinement même sur des cols, à condition évidemment de changer les roues.
+ : comportement dynamique, tolérant et confortable pour un cadre orienté compétition, belle finition et montage adéquat
- : roues décevantes
Prix : 5’699 euros
Poids : 6’870 grammes (sans pédales)
Curriculum Vitae
- Cadre carbon Canyon Aeroad CF SLX
- Fourche carbon Canyon Aeroad CF SLX
- Direction intégrée
- Potence / cintre Canyon H11
- Pédalier Shimano Dura-Ace, 175mm, 52X36 dents
- K7 Shimano Dura-Ace, 11-28 dents
- Dérailleur ar. Shimano Dura-Ace Di2
- Poignées/leviers Shimano Dura-Ace Di2
- Etriers Shimano Dura-Ace direct mount
- Roues Mavic Cosmic Carbone SLE WTS
- Pneus Mavic Yksion Pro, 23mm
- Tige de selle Canyon S27 Aero
- Selle Fizik Arione R5
- Tailles 2XS, XS, S, M, L, XL, 2XL
- Plus d’informations www.canyon.com
Géométrie
- Taille : M
- Angle direction : 73.25°
- Angle de selle : 73.5°
- Top tube : 560mm
- Tube de selle : 531mm
- Bases : 410 mm
- Douille : 147mm
- Plongée (selle-cintre) : 11cm
- Empattement : 989mm
- Stack : 551mm
- Reach : 397mm