Étape 5 : Neufchatel en Bray - Gournay en Bray
Nous sommes au matin de la 5ème étape, nous ouvrons les volets et la pluie continue de s'abattre sur la ville, depuis la veille... Quelque peu déçu, nous prenons le temps de petit déjeuner au chaud. Nous nous habillons et enfilons les tenues adaptées que nous quitterons finalement un peu plus loin. Le soleil a même décidé de faire une belle apparition en fin de sortie. Mais pour l'heure, nous continuons sous la flotte.
Nous reprenons l'Avenue Verte et ses longues lignes droites en imaginant que ce sera ainsi jusqu’à Forge-les-eaux. Ce village situé à mi-parcours était notre repère, nous avions prévu d'y acheter de quoi pique-niquer pour le midi. Bonne intuition puisque après ce stop, nous quittons l'interminable ancienne voie de chemin de fer et filons à travers la campagne normande. La route s’élève modérément puisque le point culminant de l'étape est à 190 m.
La route est sinueuse, vraiment agréable à rouler et peu de gens ont décidé de mettre le nez dehors. Seules quelques voitures, tracteurs, et estafettes nous doublent. Le paysage est beau, beaucoup plus ouvert que sur l’étape de la veille pendant laquelle nous n'avions pas quitté notre tunnel vert. Des près, des champs labourés, d'autres déjà cultivés, nous escortent jusqu'en plein coeur du Pays de Bray. On y retrouve également de nombreux élevages bovins avec qui nous essayons d'échanger quelques paroles et quelques chants, en vain. Je me suis improvisé pendant un instant : chef de choeur. Un fou rire s’en est suivi...
Nous arrivons ensuite à Gournay-en-Bray, un joli petit village que nous découvrons sous le soleil qui nous manquait tant. L'hôtel de Normandie nous accueillera pour la prochaine nuit. Nous l'avons choisi car il possède le label "Accueil Vélo", donc les vélos dormiront à l’abri ce soir encore. Après s’être installés, nous décidons d’aller visiter la ville à pieds. Lors de cette petite marche, nous faisons un petit bilan et sommes encore une fois stupéfaits de ne pas avoir subi le moindre ennui mécanique, ni crevaison ni autres désagréments. La veille en fin de journée, j'ai cependant ressenti comme une douleur soudaine au genou, qui s'est estompée par la suite. Ce matin, elle est revenue d'entrée de jeu. En remontant légèrement la selle de 2 mm environs, elle disparut partiellement. Je souhaite alors vivement que le baume du tigre fasse son effet et que la douleur du jour ne soit qu'un mauvais souvenir. Pour Cécile, les douleurs au dos des premiers jours ont disparu. Seul le genou la dérange aussi au pédalage, affaire à suivre. Elle est agréablement surprise de ne pas avoir le fameux "mal aux fesses" que l'on subit lorsqu'on ne roule pas assez régulièrement. L'alternance régulière du cuissard Rapha Brevet et du One Way RD Tour fonctionne parfaitement. Une excellente nouvelle qui nous place dans de bonnes conditions pour les deux étapes restantes, soit un total de plus de 130 km. Nous sommes confiants pour la suite de l’aventure. Demain sera une journée plus corsée puisque l’étape est plus longue que celle du jour. Certainement plus vallonnée également, quittant la Seine-Maritime, traversant l’Eure et arrivant dans le Val-d’Oise, notre département de résidence.
Détails de l'étape :
Kilomètres parcourus : 44,6 km / dénivelé positif : 260 mètres / heures de selle : 2h31 / vitesse moyenne : 17,7 km/h / altitude max : 190 mètres
Étape 6 : Gournay-en-Bray - Chaussy
Nous quittons Gournay-en-Bray sous un soleil radieux, cela fait plaisir de voir un franc ciel bleu, pas un nuage. On sent que la température remonte un peu, une seule veste suffit, contre les deux superposées des jours précédents. J’ose même sortir les chaussettes blanches La Passione, c'est pour dire !
Nous filons de village en village dans la vallée de l’Epte, découvrant de beaux châteaux et des bâtisses imposantes, dont celui de Thierceville. Aménagé en centre de vacances, nous pensons que les gamins qui jouent dans cet endroit, doivent être plutôt bien. On s'imagine forcément en train de faire un cache-cache incroyable dans les pièces du château ou dans le parc... Après ces quelques rêveries, nous réalisons que durant cette première partie d’étape, nous roulons à travers champs et pâtures. Sous le soleil du jour, les couleurs de la campagne du printemps sont belles et nous donnent le sourire.
Nous arrivons un peu avant midi à Gisors où nous décidons de manger. Nous trouvons une boulangerie qui nous inspire. En regardant de plus près, nous découvrons une pancarte indiquant qu'un meilleur ouvrier de France y exerce sa passion. Impeccable ! Nous nous installons près de la place du marché pour déguster notre repas.
Après avoir fait un tour de ville pour le plaisir, nous profitons des rues pavées, surplombées de maisons mansardées, cela a vraiment du charme... Nous aimons cette ambiance médiévale que nous retrouvons sur le parcours. Et comme un signe d’au revoir, la collégiale se mit à sonner juste avant que nous quittions la ville.
Peu après Gisors, nous entrons pendant quelques kilomètres en Picardie. Non non, nous ne nous sommes pas perdus, simplement à la croisée de trois régions : Picardie, ïle de France, Normandie. Les kilomètres défilent sans trop que l'on s'en aperçoive, les jambes ne tirent pas tant que ça, seuls les genoux commencent à couiner. Le baume du tigre n'a pas l’effet miraculeux escompté. Nos tenues respirent bien et nous sommes couverts comme il faut pour affronter les 15° du jour. Une fois passé Bray-et-Lu, nous savons que le pays de Bray est derrière nous, tout comme la Normandie. Nous entrons dans le Vexin, en Île-de-France.
Demain, il ne nous restera plus qu'à traverser de tout son long le département du Val-d’Oise pour rejoindre la capitale française. Mais pour l'étape actuelle, il reste encore 3,5 km à parcourir, qui à vue de nez, ne semblent pas tout plat. Je regarde le profil altimétrique que le Garmin annonce, une belle bosse d’un kilomètre se profile à l’horizon. Au pied de celle-ci, nous voyons au sol la marque "MG 1km", ce qui veut signifie que cette montée fait office de point montagne pour une course cycliste locale. 1 km à 8,4 % de moyenne sur cette côte assez roulante, c'était une bien belle fin d'étape. Puisqu’une fois au sommet, nous basculons sur Chaussy, lieu de notre dernière nuit, en chambre d’hôte cette fois-ci.
Entre-temps, nous croisons un anglais qui partait de Paris et qui rejoignait Londres en vélo. À court d’eau, nous l'avons dépanné, nous qui arrivions en fin d’étape. Nous réalisons qu'une seule étape nous séparée de notre chez nous. Plus que 80 km à parcourir alors que lui, il commençait à peine son aventure, sur son Surly de voyage. J'en profite pour faire le point sur le Specialized Sequoia. C'est un vélo confortable de part sa monte de pneumatique, sa géométrie et sa matière. Il est particulièrement adapté aux sorties au long cours, à un rythme de voyage. J'entends par la un rythme relativement bas. Nous roulons aux alentours de 18 km/h de moyenne, en comptant les arrêts indispensables pour découvrir les villes que nous parcourons, les pauses repas, les prises de photos, etc… Le séquoia ne porte pas les performances du Venge dans ses tubes, son cousin en carbone. Mais cela ne fait tout simplement pas partie de son ADN. En revanche, nous le trouvons joueur et a un bon rendement malgré ses gros boudins. Dès que nous dépassons les 25 km/h, sur la plaque et en milieu de cassette, c'est un vélo qui n'est pas handicapé par son surpoids. Puis dans les montées, notamment celle de Chaussy, nous ressentons que les relances sont malgré tout efficaces. En restant assis sur la selle, nous pouvons monter au train aisément, à un bon rythme. Quant à la monte de pneus, elle est impeccable pour ce genre d'aventure qui alterne route goudronnée, graviers, terre, boue, etc… Les préconisations de gonflage ont été respectées puisqu'ils sont prévus pour accueillir entre 3,4 et 5,6 bars, et que nous avons gonflé à 4,5. L'idée était d'avoir un gonflage optimal pour garder du confort, sans trop perdre de rendement. Un engin fait pour l'aventure, sur lequel je me sens en totale sécurité, avec lequel j'ai envie de m'amuser et de découvrir encore d'autres routes, d'autres chemins, d'autres paysages... Rouler plus pour en voir plus, c'est une philosophie qui nous convient bien.
Pour conclure cette journée, nous garons nos vélos dans un bel abri prévu à cet effet au Relais de Chaussy. Après s'être installés dans la chambre, nous découvrons deux verres de cidre et des gâteaux déposés pour nous sur la table du salon. Nous apprécions l'attention et sentons que nous allons passer un bon moment dans cet endroit, en partageant la table de notre hôte et d'autres vacanciers de passage.
Détails de l'étape :
Kilomètres parcourus : 62,4 km / dénivelé positif : 462 mètres / heures de selle : 3h20 / vitesse moyenne : 18,7 km/h / altitude max : 176 mètres
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