Essai longue durée : groupe Shimano 105

Un an de roulage avec le groupe Shimano 105 disques hydrauliques, retour d'expérience et images.
Publié le 10/11/2017 07:50 -

Le pitch

L'an passé, nous avions finalisé le montage de notre Gravel acier, un projet détaillé en deux épisodes ici même. Un vélo que l'on a voulu pour rouler en Gravel, Cyclocross et Vélotaf, théoriquement le vélo qui doit être le souvent sorti du garage. Le choix des pièces a surtout été dicté par la raison, pas d'exotisme ou de pièces "light", nous voulions de l'éprouvé. Idem pour le groupe, il nous fallait un groupe peu onéreux à l'achat et peu gourmand en entretien. Un an après, on revient sur le fonctionnement et l'usure de cette transmission Shimano 105. Un test longue durée sur une distance de 4000 km. Il s'agit là d'une distance approximative, on a du mal à assurer un suivi régulier même avec l'aide de Strava. On va essayer d'être plus consciencieux en 2018 sur ce point.

Pour nous, le principal était de rouler le plus souvent possible avec le vélo et cela dans toutes les conditions météorologiques. Nous avons réalisé un entretien traditionnel avec en moyenne un lavage hebdomadaire sur l'année.

 

Premier montage en octobre 2016 typé Gravel.

 

En double

Nous avons roulé les six premiers mois en double plateaux, un montage conforme à l'offre Shimano. En effet, Shimano ne propose pas de pédalier mono plateau d'origine. Une option que l'on retrouve uniquement pour le moment dans la gamme VTT. C'est donc naturellement que nous avons commencé le test en compact 50x34. Dans cette configuration, le vélo a principalement fait des sorties Gravel et vélotaf.

Peu de surprise dans cette configuration, un choix que beaucoup de marques font pour les catalogues. On a juste rajouté un petit guide chaîne Absolute Black (voir photo ci-dessus), l'assurance tout risque que cela tabasse un peu en Gravel. À noter, mais c'est aussi valable en mono que les commandes offrent une position confortable et sécurisante à défaut d'avoir la finesse et l'esthétisme des dernières commandes Dura Ace et Ultegra.

 

 

En Mono

Passer ce groupe Shimano 105 en mono plateau va à l'encontre des préconisations du fabriquant. Mais on est ici pour tester, essayer, expérimenter le matériel, d'autant que la prise de risque est minime. Notre choix c'est porté sur un plateau Drop -Stop de chez Wolftooth, une version spécifique à Shimano à cause de son entraxe 104 mm asymétrique. À l'origine, cette conversion en mono a été pensée pour le Cyclocross, un plateau de 38 dents vient remplacer l'ensemble compact 50x34. Impossible de rouler 50x34 en Cyclocross, Shimano propose un traditionnel 46x36 pour la discipline mais cette option n'est pas disponible dans la gamme 105.

À l'arrière, la cassette reste inchangée avec un traditionnel étagement de 11-28, 28 étant le pignon maximal accepté par notre dérailleur arrière 105.

Sur ce coup on a sorti la balance on doit l'avouer et le résultat est plutôt sympa. 310 g de moins sur la balance, un passage en mono vraiment valable de ce côté-là. Le gain de poids étant proportionnel au niveau de gamme, on gagne plus sur un 105 que sur du Dura Ace. 

Pour ce qui est du fonctionnement à proprement parler, c'est la meilleure option 1x11 que nous avons essayée. La ligne de chaîne est correcte et le dérailleur arrière encaisse bien le surplus de travail. Justement, parlons de ce composant, n'ayant pas la vocation de fonctionner en mono notre dérailleur va moins tendre la chaîne de ces homologues type "Clutch" (type Sram Force CX1 ou dérailleur de VTT Sram ou Shimano). Moins de tension égale plus de risque de déraillement et une chaîne qui tape plus sur la base arrière. Nous avons donc monté un efficace guide-chaîne de chez K-Edge pour pallier à ce problème rencontré en Cyclocross.

Le groupe Shimano 105 mériterait vraiment avoir une déclinaison mono, une solution parfaite dans le cadre d'une utilisation Gravel ou Cyclocross. Il offre un grand confort d'utilisation et pour nous le meilleur freinage avec de la puissance et de la progressivité.

 

 

Solide comme un rock

En marge de l'usure normale, nos composants ont subi des traitements virils dirons-nous. La vie d'un vélo qui roule, que l'on transporte et que l'on prête parfois.

Solide c'est l'adjectif qui nous vient en premier après cette année en 105. Il faut dire que l'on a donné de notre personne, chutes sur le goudron de bon matin en Vélotaf, glissades et triples axels en Cyclocross. L'ensemble du programme a été réalisé à la lettre! Nos bleus se sont estompés mais le vélo lui garde des stigmates.

Heureusement que les commandes sont solidement conçues entre aluminium, acier pour le mécanisme et carbone pour les leviers. Le système Shimano a pour atout d'avoir son levier mobile, en cas de chute il suit le mouvement. Dans bien des situations, nous l'aurions brisé s'il avait été fixe comme la concurrence. 

 

Février 2017 - belle chute côté gauche sur route verglacée. Le levier droit est dans le même état mais nous n'avons plus souvenir de la figure de style pour celui là.

 

Nos manivelles ont dégustées côté pédalier, les contacts avec nos chaussures ont polis les arrêtes saillantes. Les extrémités sont également marquées par des rencontres avec des marches, murets et autres pierres. Heureusement Seul l'esthétisme en prend un coup.

 

Une usure raisonnable et entretien minimum

Nous sommes dans la configuration d'origine pour la plupart des pièces d'usures comme les plaquettes, les disques, les roulettes de dérailleur arrière et les câbles et gaines. Nous avons consommé trois chaînes, trois plutôt que deux à cause du passage en mono. Ensuite on a eu la mauvaise idée de monter une chaîne KMC qui nous a déçus par sa longévité, actuellement nous sommes passé à une Sram. Au passage, la compatibilité est excellente avec cette dernière.

Notre groupe n'est pas neuf comme au premier jour, mais grâce à un bon entretien et aux changements de chaînes son fonctionnement reste celui d'origine. Pour limiter l'usure du dérailleur arrière, on a pris soin de le positionner sur le petit pignon lorsque le vélo ne roule pas. Ainsi le ressort métallique n'est pas sans cesse en tension, position qui provoque inexorablement sa détente et donc une perte d'efficacité.

Maintenant après un an une purge s'impose, c'est la durée moyenne préconisée par le fabricant. Une opération que l'on aurait pu repousser dans notre cas, mais il était important de réaliser ce service pour compléter ce test. En effet, le freinage est toujours bon, mais le levier vient plus au contact du cintre. Un problème résolu après le changement de notre huile. Une purge coûte une trentaine d'euros selon les magasins, l'opération peut également être réalisée par ses propres moyens. Si l'on compare cette dépense à un changement de gaines et câbles de frein, l'addition n'est pas en faveur des disques. Mais le delta est cependant minime.

La purge est aussi une bonne occasion pour jeter un oeil à l'usure des plaquettes (voir photo ci-dessous) par la même occasion. À surveiller également l'usure des galets de dérailleur arrière, leurs profils sont désormais plus pointus.

 

Une purge permet de récupérer un peu de garde sur le levier, on note clairement une différence de couleur d'huile entre l'avant et l'arrière. Avec moins d'huile dans le système et une sollicitation plus grande l'huile du frein avant est beaucoup plus foncée.

 

Les dents de nos deux roulettes de dérailleurs ont perdu de leurs rondeurs. Nous les changerons probablement l'an prochain.

 

Les disques flottant Shimano sont parmi les plus robustes du marché, ici notre disque a perdu de l'épaisseur mais il n'est même pas à la moitié de sa durée de vie sur notre vélo. Tout ça avec le même jeu de plaquette pour le moment, un gros plus par rapport aux patins surtout si l'on ajoute l'absence d'usure de la piste de freinage des roues.

 

L'intérieur des leviers ne comporte heureusement pas de trace de chute mais juste quelques traces d'usures dues au frottement des gants sur les parties aluminium peintent.

 

Du côté des petits entretiens rapides, quelques gouttes d'huile sur les deux guides du piston à l'intérieur et à l'extérieur de chaque commande. Idem l'axe du levier (plus à droite sur la photo) et sur les pistons de chaque étriers après avoir ôté les plaquettes de frein.

 

Après un an nos plaquettes arrière J02A Resin sont étonnamment bien garnies, une bonne surprise pour le porte-monnaie. À l'avant le constat est moins flatteur, mais on peut encore parcourir quelques centaines de kilomètres à moins qu'un Cyclocross boueux ne vienne changer la donne. Et on le jure on a freiné !

 

Conclusion

Le groupe Shimano 105 reste toujours une bonne affaire assurément , on retiendra un fonctionnement irréprochable, la solidité des composants (les commandes plus particulièrement) et pour finir sa bonne résistance à l'usure. On a peu parlé de poids dans cet article, car ce n'était pas un axe important pour nous. Il est en vrai que le 105 a un peu d'embonpoint, mais il faut bien le différentier de son grand frère Ultegra. Côté tarif pour cette version hydraulique, l'affaire est moins bonne que sur la version mécanique. Groupe de moyenne gamme le 105 affiche quand même un tarif autour de 900 € sur le web. Une belle somme pour avoir le droit de changer de vitesse et de freiner, reste que la concurrence ne fait pas mieux et pas moins cher. Le 105 a donc de belles heures devant lui, il est pour nous le groupe parfait pour la pratique du Gravel et du Cyclocross.

 

 

 

 



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