Texte : Jen-Claude Van Broodts
Images : Red Bull Content Pool / Dom Daher / Jaanus Ree / Joakim Faiss Vélo Romand
Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
Notre premier sujet sur la Velodux 2017 et tous les podiums
Nous avons pris un peu de recul, et du repos, avant de prendre le taureau par les cornes et de parler de la Velodux. Nous avions peur d’être encore dans le feu de l’action et donc, d’être exagérément dithyrambique.
En se disputant dans un centre-ville, cette épreuve amène le cyclo-cross au public. Pour cette troisième édition, après 2014 et 2015, Yves Corminbœuf a légèrement retouché le parcours afin de le rendre encore plus dynamique. Triple champion suisses espoir de cyclo-cross, il sait ce que les spectateurs et les crossmen apprécient. Le spectacle offert fut à la hauteur de nos attentes… Et celle d’un public chaleureux. En fin d’épreuve, ils ont félicité les participants pour leur courage et le combat livré. Veni vidi vici… ou pas !
Se disputant sous la forme d’une course par relais, la bonne ambiance et la convivialité sont de rigueur. Et ce même si les tirages de bourre sont de rigueur. Tout comme les petits défis. Votre humble narrateur est toujours parti avec un Danilo Wyss à ses trousses, le pro de la BMC nous menaçant, en rigolant, de nous rattraper à maintes reprises.
Ces deux "loustics voulaient me rattraper. C'est raté... et merci pour la bière ! Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
La Velodux c’est aussi ça, on roule sur le même parcours que les stars et les pros. Parfois, on bataille avec eux. C’est l’occasion d’admirer le fossé qui séparent ces derniers des cyclistes lambda que nous sommes ainsi qu’une occasion unique de prendre des cours privés de pilotages. Chacun se démène comme un beau diable, la lutte fait rage à tous les niveaux. Et quel étonnement que de voir le mythe Fabian Cancellara se démener pour ne pas finir en queue de peloton. A sa décharge, il n’était pas aidé par son coéquipier peu à l’aise dans les zones techniques. Sur cette épreuve le classement importe peu, notre collègue Julien Nayener en parle mieux que nous : «Le Velodux, c’est bien plus qu’une «simple» course de cyclo-cross. Attention, les classiques de la discipline ne sont pas oubliés. On retrouve des planches, des montées d’escaliers, une section en sable...Tout ce qui fait la spécificité et l'intérêt du cyclo-cross est réuni au Velodux. Mais ça ne s’arrête pas là. L’épreuve transgresse les codes habituels et c’est tout ce qui fait son charme : sur le parcours cette année, on retrouvait un wall ride, l’incontournable descente infernale des 104 marches d’escaliers et pour parachever le boulot à la fin du tour, un pierrier façon VTT. Terrible ! Pour ne rien gâcher, les ruelles médiévales d’Estavayer le Lac confèrent à l’événement une atmosphère unique. Après ça, t’es rassasié, t’as fait le plein de sensations… et t’as qu’une hâte, revenir à la prochaine édition !»
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Atypique, plaisant et en se rapprochant des gens, cette épreuve reste notre coup de cœur de ces vingt dernières années. Après l’avoir disputé, les paroles de Thierry Roland me reviennent à l’esprit : «Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille ! Enfin le plus tard possible… !». L’ambiance apportées par les spectateurs et le fair-play entre les participants caractérisent à merveille cette épreuve. Vincent Ancelin (Elite) : «Il s’agit d’un format de course original et le circuit est atypique. Nous retrouvons des obstacles que l 'on ne voit pas d 'habitude dans cette discipline. Et que dire de l’ambiance ? Il y a beaucoup de spectateurs et le cadre est magnifique. Que cela soit chez les pros ou chez les amateurs, l’ambiance est détendue. Le Velodux c’est plus qu’un cyclo-cross extrême, c’est une belle fête du vélo.
Vincent traverse le bourbier à pleine vitesse. Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
Philippe Join-Lambert (Open) renchérit : «Le parcours et l'organisation étaient top ! C'est l'ambiance qui me restera comme meilleur souvenir, le côté humain. Venus à quelques gars partageant une approche très ludique du vélo, sur place, nous avons retrouvé des coureuses et coureurs dans le même état d'esprit ; effet démultiplicateur. Alors porté par un public nombreux et chaleureux qui nous regardait un peu comme des zinzins en nous poussant à l'être encore davantage, c'était l'alchimie parfaite !» Jean-Roch Vecten (Open) conclut cet avis qui fait l’unanimité : «A l’arrivé des quarante-cinq minutes de course tout le monde affiche n joli sourire et on profite d’une bonne bière de récupération. Je retiens l’ambiance énorme et des spectateurs chauds comme la braise, le parcours à la hauteur d’un cyclo-cross extrême et un cadre magnifique.»
Le Croquemitaine est dans la place... Attentions à vous les enfants !!! Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
Cette course crée même des vocations ! Vincent Becqué (Open) : «Pour moi Velodux c’est d’abord une épreuve qui m’a déterminé à acheter un vélo juste pour pouvoir y participer. Le format de relai est particulièrement appréciable car il donne un surplus de motivation pour son partenaire. Il s’agit aussi d’un beau moyen aussi de rappeler que le cyclisme est un sport d’équipe avant tout. C’est une bouffée d’oxygène dans le calendrier. Le public, l’organisation, et même les coureurs entre eux sont souriants et bienveillants. S’il y a l’esprit de compétition pendant la course, on ne perd pas ce côté humain si précieux. S’il est compliqué de transmettre des sensations qui doivent être vécues. Pour résumer simplement, un ami, venu en spectateur, a été tellement enthousiasmé qu’il sera participant pour la prochaine édition.»
Vincent danse le mia ! Il s'est mis au cyclo-cross grâce au Velodux, cette épreuve crée des vocations ! Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
Mais… est-ce possible de faire encore mieux ?!? Oui, certainement… Le parfait n’existe qu’en tube !
La première remarque qui nous vient à l’esprit concerne la ligne de départ et d’arrivée ainsi que la zone de relais trop excentrée. Le public manque à cet endroit. Pourquoi pas un commissaire équipé d’un tazer pour motiver ceux qui descendent à pied les escaliers ? Précision, si le besoin s’en fait ressentir, que notre dernière remarque est à prendre au troisième degré. Restons un peu sérieux, nous prenons vos remarques avec plaisir. Celles-ci peuvent être rédigées dans les commentaires de cet article.
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La course de l’équipe VDR #1
Vélo de Route a pris part à l’épreuve à travers plusieurs équipes. Deux d’entre-elles se sont lancées dans la catégorie reine. Kevin Laporte nous livre son aventure : «Le Red Bull Velodux est une course atypique et sa «baseline» 101% cyclo-cross lui va à merveille. Plus encore, c’est une occasion merveilleuse pour se retrouver entre passionnés pour partager des moments inoubliables.
Contrairement à la dernière fois, nous prendrons le départ avec les Élites… Plutôt pas rassurant comme situation !Nous partons à la découverte du parcours sur notre Kona Roadhouse. Voilà une monture pas forcément ultra adaptée pour l’épreuve, il s’agit d’un vélo typé endurance. Nous verrons bien si son cadre en acier et notre montage de pneumatiques à crampons fera rugir la bête. Les premiers tours de roues sont concluants. Nous faisons connaissance avec les obstacles, certains sont plus difficiles que d’autres mais nous passons globalement tout. Seul le bac à sable nous pose quelques déboires. Il faudra lâcher les chevaux pendant la course.
Nous observons les Opens et encourageons nos compagnons d’aventure. L’ambiance est excellente, les spectateurs sont chauds alors que la météo devient capricieuse. Jusqu’à sentir les gouttes de pluie en fin de course. Après avoir admiré le spectacle et mangé un morceau, nous filons nous échauffer :c’est reparti pour deux tours de circuit. Certaines zones se sont bien transformées au fil des passages. Notamment la zone de l’étang devenue une rigolote pataugeoire gadouilleuse. Les pavés du parcours sont à présent glissants et nous sentons le vélo se défiler dès que nous mettons un peu trop d’angle.
Il est convenu que le départ type 24h du Mans soit géré par votre narrateur. Même sans vélo, être sur la même ligne de départ que Flückiger, Rohrbach et autres phénomènes du genre est vraiment extraordinaire. Des ailes vous poussent, sans jeu de mot avec la publicité Red Bull vous donne des ailes... Dès que le départ est donné, nous courrons à bloc, comme un forcené pour accrocher la cinquième place, une fierté ! Il fut difficile de conserver ce rythme sur le vélo. Dès la mi-tour, les jambes tirent et le souffle est court. Il faut dire que nos camarades de courses sont des professionnels et non pas des lapins de six semaines. Les obstacles s’enchaînent malgré tout plutôt bien avant de faire une erreur sur le dernier pierrier nous menant à la crevaison. Un nose-bunny mal contrôlé. Nous bouclons les derniers trois-cents derniers mètres du tour à plat de l’avant avant de passer le relai à Julien. En grande forme il parvient à revenir sur quelques concurrents.
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Le deuxième tour fut extra grâce notamment à notre meilleur passage dans la boue avec enchaînement des escaliers à la montée. En haut de la tour nous avions les jambes complètement coupées, Il est dur de relancer pour prendre le kick… ça passe avec un bunny-up au sommet, obligatoire pour pas que le gros plateau en 52 ne touche. Les virages suivants sont de plus en plus difficiles à manœuvrer à cause des pavés glissants. Les relances sont vives même si le goût du sang commence à arriver. Heureux de boucler ce tour sans encombre, nous passons le relai à Julien. Environs sept minutes de repos nous attendent.
Julien revient, et ça repart ! Nous commençons à bien connaître le parcours et évitons les pièges. La partie après le passage dans le château devient de plus en plus dure et nous sentons que les mollets commencent à cramper, il va falloir boire davantage. Sur ce tour nous nous faisons une petite frayeur dans le bac à sable en guidonnant un peu trop, finalement ça passe… on ne sait pas trop comment ! Des douleurs musculaires dorsales arrivent à cause des secousses des escaliers. Nous terminons le tour en vingt-et-unième place. Comme prévu, nous buvons pendant que Julien enchaîne son tour, il faut à tout prix éviter les crampes. Les nombreux portages n’aidant pas... la course s’enchaine et nous prenons un tour par les premiers, les Fluckiger sont en forme ! C’est impressionnant à voir, nous comprenons mieux leurs résultats en Coupe du Monde XCO, ils sont d’une aisance incroyable. La fin de course approche et le manque de lucidité nous fait faire des erreurs. Portés par la foule, nous sur-jouons et partons à la faute. En effet, nous traversons une terrasse de bar, avant de descendre quatre marches, puis le trottoir avant un virage gauche à 90 degrés sur des pavés détrempés. L’arrière est parti, nous n’avons rien pu faire. Petite égratignure sur le genou, ça repart à bloc dans le sable et le wallride en bois. Nous terminons notre cinquième tour et passons le relai juste avant l’heure de course à Julien pour boucler le dernier tour et terminer l’épreuve à la vingt-et-unième place.
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Plus que notre classement, qui importait peu, surtout en catégorie élite, nous nous congratulons comme pour nous féliciter de l’exploit réalisé. Nous avons formé une super équipe, sur un événement incroyable. L’ambiance était dingue, les spectateurs encourageaient chaudement les coureurs à leur passage. Avouons-le, certains n’attendaient qu’une chose : la chute, surtout dans le bac à sable, ils ont été servis.
Cette course restera encore une fois un superbe souvenir et encore un prétexte pour se retrouver entre copains et passionnés. RDV dans deux ans pour la prochaine édition !
La vidéo – Muddy Life !
Quelques réactions
En français, en anglais… et en suisse-allemand !
La Velodux en quelques chiffres
- Troisième édition
- Trois-cents participants
- Cinq catégories
- Les chutes et les cascades, on ne les compte pas… !
- Le chiffres des crevaisons est tout aussi important
Quelques célébrités qui ont roulé une Velodux
Des Champions du Mondes, des Champion Olympiques, des légendes… E plus de faire plaisir aux passionnés, le Velodux a attiré en trois éditions de nombreuses célébrités. Il y a même de quoi attraper le vertige en lisant la liste ci-dessous ! Ces champions(nes) proviennent de tous les horizons du vélo, mais ils en commun, c’est de se livrer à fond !
- Claudio Caluori (le descendeur de DH le plus titré, commentateur pour Red Bull TV, team manager en DH, réalise les previews pour l’UCI en DH, pour les «crash ice» et concepteur de piste).
- Danilo Wyss (champion suisse pro en 2015, multiples participations aux Giro, à la Vuelta et au TdF).
- Fabian Cancellara (Double Champion Olypique de chrono, quatre fois Champions du monde de Chrono, trois fois vainqueurs du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, dans son palmarès on peut rajouter Milan-San Remo et onze étapes sur les grands tours…)
- Florian Vogel (Champion d’Europe de VTT XCO en 2008, médaillés aux Championnat du Monde 2007-08-09)
- Julien Absalon (Double Champion Olympique de VTT XCO, quintuple Champion du Monde VTT XCO, sept fois vainqueurs de la coupe du Monde VTT XCO)
- Julien Taramarcaz (Champion du Monde junior de cyclo-cross en 2004, quadruple Champion Suisse de cyclo-cross Elites 2012-13-15 & 2017)
- Laurent Dufaux (2 fois 4ème du TdF, vainqueurs du Tour de Romandie et du Dauphiné, vainqueurs d’étapes sur le TdF et la Vuelta)
- Lukas Flückiger (Champion Suisse de cyclocross 2013-14, Vice-Champion du Monde VTT XCO en 2012)
- Manuel Fumic (Champion du Monde espoir VTT XCO en 2004, 7ème aux JO de Londres)
- Mathias Flückiger (médaillé au Championnat du Monde de VTT XCO en 2012, 6ème aux JO de Rio)
- Michel Albasini (Multiples vainqueurs en World Tour, on attend toujours sa victoire sur une classique !)
- Pascal Richard (Champion du Monde Elite de cyclo-cross en 1988, Champion
- Olympique sur Route en 1996, meilleur grimpeur sur le TdF en 1991, vainqueur du Tour de Lombardie, de Liège-Bastogne-Liège…)
- Philippe Gilbert (Champion du Monde en 2012, vainqueur du Tour des Flandres, du Tour de Lombardie, de Liège-Bastogne-Liège, de l’Amstel, de la Flèche Walonne…)
- Ralph Näf ( Champion du Monde VTT Eliminator en 2012, Champion du Monde VTT Marathon en 2006…)
- Rémy Absalon (douze victoires en Mega, trois Coupe d’Europe de DH marathon)
- René Wildhaber (sept victoires en Mega, Vice-Champion d’Europe en DH 2001, trois fois Champion Suisse DH…)
- Roger Rinderknecht (Champion du monde 4X en 2012)
- Stefan Küng (Champion du Monde de poursuite 2015, Champion du Monde chrono par équipe 2015)
- Tim Johnson (Cinq fois Champions des USA en cyclo-cross)
- Yolanda Neff (Championne du Monde XC0 2017, Championne du Monde XC marathon en 2016)
Discussion entre Champions Olympiques, Pascal Richard explique sa course à Spartacus. Les légendes du vélos restent des personnes accessibles, certains sportifs feraient bien de s'en inspirer ! Copyright Joakim Faiss - Vélo Romand
Brigitte Fontaine a roulé le Veldux en mode... incognito !