Essai : Kona Roadhouse / Steel loving you

Kona sort souvent des sentiers battus. Nous connaissons bien leurs vélos alternatifs, nous vous en avons souvent parlé. Mais il ne faut pas cantonner la marque canadienne uniquement à ce segment. Dans sa gamme «route», il figure des vélos classiques en carbone et des vélos orientés endurance. Parmi eux, nous avons retenu le Roadhouse, un modèle séduisant sur de nombreux aspects.
Publié le 13/12/2017 17:50 - - 2 commentaires

Texte : Amaël Donnet

Images : Guillaume Colignon & Amaël Donnet

 

 

Classico-moderne

L’acier n’est pas mort, même si désormais ce matériau reste confiné à certaines pratiques, les composites n’auront jamais sa peu. Pour son côté vivant, d’absorption des vibrations et son caractère rugueux mais docile, il n’a pas d’équivalent. Le retrouver sur une monture orientée endurance, c’est, à vrai dire presque logique…

Ce cadre se compose de tubes Reynolds 853, une des références en matière d’acier. Là, nous mettons volontairement de côté l’acier inox qui ne joue pas dans la même catégorie, tant au niveau du tarif que des qualités mécaniques. Les tubes sont assemblés via la technique du soudo-brasage. Un procédé à relative base température qui n’interfère pas sur la propriété des tubes. Ceux-ci sont finement travaillés aux niveaux des bases et des haubans aplatis. La douille de direction est conique, un choix plutôt rare pour un cadre en acier. Les passages sont à la fois internes et externes, des œillets présents sur la fourche et sur le cadre facilitent l’installation de pare-boue ou d’un porte-bagages. Afin de dynamiser le comportement de ce châssis, qui évolue entre tradition et modernité, Kona a opté pour une fourche en carbone.

Dans sa livrée 2017, ce cadre est tout magnifique. Le cadre brut est nettoyé, puis il reçoit une très légère couche d’un vernis coloré. Les brasures sont ainsi mises en avant. Ce vélo attire tous les regards ! La version 2018 se montre beaucoup plus traditionnelle, du coup, nous n’avons pas envie de rendre ce cadre. Nous voilà barricadés dans nos bureaux, n’approchez pas : les AK 47 sont chargées.

Patte de dérailleur avant brasée, support de chaîne et fixation d'étrier arrière flatmount, Kona maîtrise diverses tendances... Entre tradition et modernité !

 

Un équipement honnête

Pour ne pas tomber dans des tarifs élitistes, ce Roadhouse s’équipe d’un groupe Shimano Ultegra mécanique, des roues Mavic Ksyrium All Road Elite (compatible tubeless) pourvues de pneumatiques Schwalbe G-One Performance en section de trente millimètres. Les accessoires sont siglés Kona, ils font leur travail, mais sans plus. En 2018, on note la venue d’une magnifique selle Brooks Cambium C15.

 

Une déclinaison plus abordable

Plus de 4’000 euros, c’est déjà une somme. Pour une somme presque divisée par deux, le Wheelhouse conserve l’essentiel avec son cadre en Reynolds 853 et la fourche en carbone. Afin d’abaisser drastiquement le prix, la transmission est confiée à du Shimano Tiagra 2X10 et le freinage mécanique est assuré par des étriers TRP Spyre C. Affiché à 2'099 euros, ce vélo est promis à évoluer suivant le cours de votre budget.

 

Du côté des géométries

Le Roadhouse se décline en six tailles relativement bien étagées. Cela va du 49cm au 61cm avec une progression de deux centimètres entre chaque cadre, sauf pour les dimensions extrêmes. Au niveau de ses mensurations, orientées vers une pratique «grand fondo», le Roadhouse affiche un triangle avant presque carré, les douilles de directions sont relativement hautes tandis que les bases oscillent entre 422 et 425mm. Les angles de direction et du tube de selle sont plutôt dans les normes actuelles.

 

Le compagnon d’une saison

Après avoir passé de beaux moments au guidon de ce fidèle destrier, même s’il n’est pas d’exempt de défauts, à chaque utilisation il procure du plaisir. Et ce peu importe qu’il soit utilisé pour de longues sorties, des virées d’une heure à midi, comme vélotaf ou sur de sages sorties gravel.

La position relax, un peu trop relevée même à notre goût, et ses presque dix kilogrammes en état de «roulage» incitent à adopter une allure régulière. Particulièrement confortable, sans être trop souple, on s’affranchit de longues sorties aisément. Bien sûr, l’état de forme influencera toujours l’allure et l’état de fatigue lors des derniers kilomètres de la sortie. Cette première impression peut se montrer trompeuse…

Quand on se dresse sur les pédales et que l’on déplace les masses sur l’avant, ce Kona bondit d’un coup. De «randonneur» tranquille il se transforme en une monture nerveuse. Cela est particulièrement sensible sur les courtes accélérations. Sans le chercher, à son guidon nous avons dézingué quelques temps de références sur de courtes ascensions. A l’aise sur les parcours plats ou vallonnés, seule la haute montagne marque ses limites. Nous l’avons testé, dès que l’on dépasse les quatre milles mètres de dénivelé positif, sa légère surcharge pondérale se fait ressentir. En fait, tout comme Obélix, il n’est pas gros… Juste un peu enrobé pour briller dans les Alpes.

 

Nous avons testé de nombreuses variations dans son montage d’origine, il est très facile d’adapter son caractère en direction de ses souhaits : vers les longues sorties, ou au contraire favoriser sa sportivité ou pour augmenter son potentiel en gravel. A vrai dire ce Kona s’est montré particulièrement évolutif.

Polyvalent dans l’âme, on a peu de chose à reprocher à ce Roadhouse. Dans ce domaine on pense surtout à la fourche peu confortable et pas incisive en virage ainsi qu’aux accessoires Kona qui manquent de saveur. Pourquoi ne pas faire une série limitée, dotée d’accessoires un poil plus luxueux, d’une transmission électronique ou monoplateau afin de jouer encore plus sur un mélange fait de tradition et de modernité ?

 

Pour qui ?

Vélo à tout faire, ce Roadhouse s’adresse aux fans de l’acier qui n’ont pas les moyens de s’offrir une luxueuse monture artisanale. Offrant des sensations véritables, nerveux sans être une arme de destruction massive, ce Kona vous rendra heureux… Sauf si vous vivez votre vie par procuration, en cherchant par exemple à posséder un maximum de KOM sur l’application Strava. C’est la monture de tout le monde, sauf des pseudos champions !

 

+ : confortable, nerveux et très attachant

- : il est quand même un peu lourd

 

Prix : 4’399 euros

Poids : 9kg690 (avec pédales Mavic Zxellium SLR Ti)

 

Curriculum Vitae (2018)

  • Cadre en acier Reynolds 853
  • Fourche Kona en carbone
  • Direction FSA intégrée
  • Cintre Kona Road
  • Potence Kona Road
  • Groupe Shimano Ultegra mécanique
  • Roues Mavic All Road Elite
  • Pneus Schwalble G-One 30mm
  • Tige de selle Kona Road
  • Selle Brooks Cambium C15
  • Tailles 49, 52, 54, 56, 58 & 61cm
  • Plus d’informations

 

Le nouveau vélo de l'équipe AG2R ?!? Non, nous étions juste en déplacement vélotaf ;-)



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  • 2 Commentaires


    avatar  Publié le 2017-12-14 11:27:39 par Fred.Er

    Bonjour,

    il passe en pneu de 35 ???, je le croyais un peu limité à ce niveau.
    Je suis surpris par le poids, mon cadre Sutra de 2014 est monté à peu près de la même façon, et il n'accuse que 1 kg de plus avec pédales XT et fourche Kona CX carbone. Sinon, très beau vélo ;)
    avatar  Publié le 2017-12-15 11:57:29 par Krachy

    Ca passe en 35mm, mais il ne faut pas mettre plus gros. La différence de poids, même si elle reste relativement faible, me parait être assez normal.
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