Essai : plateaux Premium Sub-Compact Oval AbsoluteBlack

Comme un enfant qui déballe un cadeau, nous ouvrons délicatement l’emballage du kit de plateaux AbsoluteBlack Gravel. Il est temps de troquer nos plateaux ronds Compact pour s’essayer aux ovales Sub-Compact de la marque anglaise. État d’esprit du moment : heureux, curieux et très perplexe.
Publié le 30/04/2018 08:00 - - 1 commentaire

 

En effet, nous n’avons jamais trop eu l’occasion de rouler avec des plateaux ovales, comme la plupart des cyclistes finalement… Seulement une courte sortie d'une heure avec un Osymetric et une autre sur un Ogival, courtes expériences donc. Sans avoir vraiment le temps de nous y habituer, alors qu'un temps d’adaptation semblait nécessaire. De ce fait, les sensations n’étaient pas grandioses.

 

Nous nous décidons alors de monter sur notre GT GRADE, la paire de plateaux, remplaçant les Shimano Ultegra 52/36 pour ces AbsoluteBlack Gravel 48/32. Nous choisissons volontairement un braquet plus petit pour s’attaquer aux vallons toulousains et surtout aux cols Pyrénéens.

 

 

 

Le montage :

 

Il n’est pas nécessaire d’avoir la caisse à outils de James Bond ou de l’inspecteur Gadget. Une clé Torx 30 et un chiffon propre suffiront. L’idée est de démonter les anciens plateaux, les nettoyer avant de les ranger - car nous sommes maniaques - et préparer l’installation des nouveaux. Nul besoin de démonter le pédalier. Les plateaux se faufilent entre les 4 branches BCD de la manivelle et se posent sans farouche résistance.

Astuce : l’un des supports du gros plateau est arrondi pour se caler comme il faut sur le bras de manivelle situé au-dessus de l’inscription « Ultegra ». Aussi, on retrouve un petit ergot sur le petit plateau qui impose son orientation, côté manivelle.

Nous avons réussi à faire sans, mais pour les plus douteux, vous trouverez bas de cet article, la vidéo de montage réalisée par la marque.

En tout et pour tout, le montage nous a pris une dizaine de minutes, sans se presser et en comptant le nettoyage. D’autant que nous n’avons pas eu besoin de régler la hauteur du dérailleur avant, facile donc !

 

L’effet waouh est garanti. La finition de la plaque est superbe. Conçu au Royaume-Uni et fabriqué en Pologne, cet ensemble est en Aluminium 7075, usiné CNC. Un alliage offrant une grande résistance mécanique et une construction qui lui confère une longue durée de vie. Ces pièces ont reçu une anodisation de type II, soit un traitement de surface spécial apportant des propriétés mécaniques bien supérieures à celles obtenues par anodisation colorée. Résultat : meilleure résistance aux rayures, à l’usure, à la corrosion et à la chaleur. Il n’y a plus qu’à borner donc !

 

 

Avant de rouler, petit point sur la théorie du plateau ovale :

 

L’objectif du plateau ovale est de supprimer les points morts haut et bas que l’on retrouve sur les plateaux ronds. En bref, lorsque la pédale est à la verticale, la puissance de pédalage est nulle puisqu’il n’y a plus l’action de pression. Le plateau ovale décale ce point mort. C’est-à-dire que lorsque la pédale redescend, la taille du plateau augmente. Génial, puisque c’est le moment où les muscles offrent le plus de force ! Nous tirons alors le meilleur parti de notre puissance.

Au final, le braquet est plus grand lorsque les muscles ont le plus d’efficacité et il est plus petit lorsque l’énergie est réduite. Cela permet en outre d’avoir une cadence régulière, sur le plat, comme en montée.

Il existe plusieurs marques de plateaux ovales qui proposent des degrés « d’ovalités » différents, plus ou moins accentuées. Les plateaux AbsoluteBlack semblent être les plus progressifs du marché. Et nous le constaterons aisément au roulage.

 

 

 

À l’essai :

 

Nous nous essayons à une première sortie « test » pour s’assurer que tout fonctionne. Le passage des vitesses à l’arrière n’est nullement chamboulé. Le passage du grand vers le petit plateau se passe bien. En revanche, lorsque nous souhaitons repasser sur la plaque, nous déraillons à deux reprises. Finalement, nous comprenons vite qu’il ne faut pas pousser trop loin la cocotte, une pression plus fine nous permet de nous aligner correctement sur le gros plateau et de ne plus dérailler. Même pas besoin de clé...

 

Dès le début, nous ressentons une sérieuse différence par rapport à des plateaux ronds. Comme si dans la phase de remontée, la jambe se propulsait toute seule. Cette sensation de facilité pour le moins agréable, se perçoit surtout sur les portions planes.

S’enchaînent ensuite toutes les bosses du sud-est toulousain, de quoi observer en conditions réelles les « on-dit » sur ces plateaux.

Lorsque notre cadence de pédalage est relativement élevée, il semble plus facile de la conserver. En revanche, lorsque nous sommes plus en force, il parait plus compliquer de garder le rythme. Nous obligeant alors à relancer en danseuse.

À contrario, sur les parties descendantes, il nous était possible d’emmener un braquet conséquent avec une vraie sensation de puissance, accompagnée de cette impression de "pédaler rond".

 

Le braquet 48/32 s’adapte vraiment bien à ce paysage vallonné et aux chemins que l’on rencontre à proximité de la Garonne. Surtout lorsque nous montons le vélo en mode gravel. Se faire plaisir en montée, profiter des descentes et avoir de bonnes capacités à rouler sur le plat, avec ou sans le surpoids de l'équipement bikepacking.

 

Lors des sorties longues, nous trouvons que la fatigue recule significativement. Nous repensons à une virée de 150 kilomètres incluant le Pic de Nore depuis Mazamet, suivi du retour à Toulouse. La montée au Pic est plutôt roulante et sinueuse avec de beaux virages en épingle. Dans les longs bouts droits, nous pouvons rester assis en amenant un braquet convenable. Malheureusement, nous n’allons pas assez vite pour ressentir l’intérêt du plateau ovale "à la Chris Froome". En descente en revanche, les effets sont bluffants, plus on va vite, plus on l’impression d’avoir la possibilité d’aller vite. La phase de remontée de la jambe est plus courte et plus rapide, cela donne une inertie permettant d’appuyer encore plus fort pour prendre de la vitesse. Dans une autre mesure, nous ressentons ce résultat sur le plat dès que l’on dépasse les 32, 33 km/h. Nous constatons qu’il faut donc rouler assez vite pour obtenir les effets de « retours de jambes ».

Aussi, nous qui sommes sujets aux crampes, malgré une bonne hydratation, nous n’en avons pas ressenti sur cette longue virée. C'est à souligner !

 

 

 

En conclusion :

 

Nous sommes troublés par la rapide « prise en main » de ces plateaux. En effet, après avoir parcouru une dizaine de kilomètres et la première bosse, nous ne sentons plus la « gêne », ou en tout cas, la nouveauté du montage. L’habitude musculaire vient beaucoup plus rapidement qu’avec ses concurrents.

Dès le début, nous ressentons une facilité de pédalage, comme si la jambe qui remonte est aidée, assistée. Cela s’est avéré encore plus vrai sur les sorties longues. Comme si ces plateaux permettaient d’économiser de l’énergie et donc d’être plus frais en fin de sortie. Sensation plus qu’agréable sur de long trip en route ou gravel.

De plus, le combo 48/32 est vraiment idéal pour les longs périples vallonnés, il passe partout. Côté look, on apprécie ou pas. Pour nous, ça ajoute un réel plus esthétique et original au vélo.

 

Plus largement concernant les plateaux ovales, il y a les adeptes convaincus et les détracteurs. Quoi qu’il en soit, le passage des points morts est effectivement facilité. Mais c’est avant tout une notion de feeling. Certains ne souhaiterons pas à s’y faire, d’autres vont accrocher de suite. Comme nous le disions, les plateaux AbsoluteBlack sont à mi-chemin entre les plateaux ronds et les Osymetric ou Ogival, qui eux réclament un temps d’adaptation plus long. C’est donc la parfaite transition.

 

Il serait donc hasardeux de dire si oui ou non ils apportent un réel gain de performance. Dans tous les cas, ils conviennent très bien à notre manière de rouler : une cadence de pédalage relativement élevée, plutôt sur des longues distances, en alternant route et gravel, sur des portions sinueuses et vallonnées ainsi que sur les cols Pyrénéens. On approuve !

 

Les + : montage rapide, prise en « main » facile, sensation de jambe qui remonte toute seule, style

Les - : Manque d'intégration entre le plateau et les manivelles Shimano, tarif de l’ensemble petit + gros plateaux.

 

 

 

Fiche technique :

 

Dentitions

Ovalité en % Poids Prix

30 dents

9% 27g 76€

32 dents

8% 30g 76€

46 dents

10% 99g 105€

48 dents

11,2% 110g 105€
Kit d'écrous seul / /

18€

 

 

Coloris : Noir, gris, champagne (prix identique quelque soit la couleur)

 

Compatibilité : Ces plateaux sont compatibles avec toutes les manivelles Shimano 110 / 4 branches, 10, 11 et 12 vitesses : Shimano Dura-Ace 9100, R9120, R9150 et R9170 Di2, Ultegra 8000, R8020, R8050 et 8070 Di2., Dura-Ace 9000, Ultegra 6800, Shimano 105-5800, Tiagra 4700.

 

Site web : www.absoluteblack.cc

 

 

 

Vidéo d'aide au montage

 

 

 



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  • 1 Commentaire


    avatar  Publié le 2019-04-29 16:07:36 par Flash Donovan

    Bonjour,
    Je découvre votre article quasiment un an jour pour jour après sa publication, à la faveur d'un intérêt tout nouveau pour ces plateaux ovales. Quelques questions, si vous avez encore en jambes les ressentis de l'époque :
    - diriez-vous que le 48/32 ovale correspond effectivement à un 48/32 rond en terme de développements ou à une denture un peu plus élevée?
    - avez-vous ressenti des effets articulaires, notamment au niveau de genoux?
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