Texte : Amaël Donnet
Images : Joonas Vinnari, Henry James & Amaël Donnet
Prise de position au QG
Deux petits trains avec du retard, la Suisse ce n’est plus ce que c’était, deux vols en avion, un atterrissage sportif pour ne pas dire acrobatique, un coup de bus et un bouquin lu, me voici à Funchal sans avoir pris le cheminement le plus court. Les virages et les détours sont plus plaisants que les longues et ennuyeuses lignes droites.
Arrivé à bon port et sans attendre le pot d’accueil, je retrouve l’équipe Kona et notre guide local. En compagnie de Bart, qui est un des piliers de la structure Kona Europe, je choisis mes vélos pour les deux prochains jours. On débutera sur du carbone pour finir sur de l’acier haut de gamme. Affaire à suivre dans les épisodes trois et quatre de ce sujet «Madère gravel».
Lors de mes premiers instants sur la petite île volcanique, il ne faut aucun doute que le plat n’existe pas vraiment. Le plus haut point culminant se porte à 1'800 mètres d’altitude et j’ai entraperçu une télécabine. On devrait bien s’amuser ces deux prochains jours !
En soirée nous découvrons la poncha en compagnie des collègues et des représentants Kona (Doug alias Doc, Jimbo le boss de Kona Europe, Marc le chef produit, Bart le roi de la clef à molette, de Jonas le photographe attitré), de l’encadrement local, d’un ciel flamboyant et de la découverte de la poncha. Ce cocktail, composé notamment d’alcool de sucre de canne et de jus de fruits, se montre délicieux… Mais attention, il tape vite derrière le coin de la tête ! Les locaux nous ont conseillé d’adopter un rythme inférieur à verre à l’heure. Santé, mais avec modération si on souhaite la conserver !
Un petit article sympa sur la poncha
A la découverte de Madère - On attaque en mode «Libre»
Petit déjeuner copieux avec vue, l’immensité de la salle rivalise avec l’océan. Cet agréable moment suspendu dans notre espace-temps doit se vivre à fond. Oui, mais non… Je me suis trompé dans l’heure de mon réveil, on prendra son temps plus tard, là il faut se préparer en quatrième vitesse. Voici ce qui arrive quand on navigue entre Neptune et Pluton ! Du mode carpe diem, il faut débrayer et enclencher le mode express.
En un rien de temps, la luminosité baisse. Faut-il prendre une veste de pluie ? Jimbo me rassure, la météo est annoncée bonne. Le départ de fait en bus, nous passons du soleil à la pluie et au brouillard. Regard croisé avec Jimbo… Raté ! Nous n’allons pas mourir pour si peu, primo la température reste des plus correcte, deusio le corps humain se compose à 60% d’eau. Au pire, nous allons légèrement augmenter ce pourcentage durant un laps de temps relativement court. Un constat s’impose, Madère ce n’est pas les Caraïbes. Il faut s’y rendre avec plus de vêtements que des tongs et un short.
Le dressage du Kona Libre DL se fait à travers une première ascension longue d’une vingtaine de minutes, on rajoute quelques wheelies pour la forme. Nous sommes directement plongés dans le vif du sujet, c’est pentu. Presque comme à la maison ! De la route, nous partons sur la droite pour emprunter un chemin 4X4 relativement chaotique. L’ambiance entre pluie et brouillard se montre mystique. On pourrait croiser des elfes ! A un moment donné, nous bifurquons sur la gauche pour emprunter un sentier bordant un canal d’irrigation. Ces derniers sont en très léger faux plats. Cela me fait penser aux bisses valaisans… Les effluves d’eucalyptus en cadeau bonus !
Au fil de notre avancée, l’orientation change, le soleil apparaît et le terrain s’assèche. Tout comme nos gosiers ! De Miradouro da Portela à Gamacha, la petite troupe a parcouru plus ou moins vingt-trois kilomètres. Il est temps de se ravitailler. Que dire ? Si ce n’est que la nourriture a toujours été excellente partout où nous sommes allés. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
En guise de digestion, nous abordons une montée abrupte… Bon à Madère, qualifier une ascension de pentue, c’est un peu un pléonasme. De notre point culminant, le parcours du jour entame un profil descendant qui nous mène à l’océan. Mais ça ne sera pas un long fleuve tranquille. En cours de chemin nous allons rencontrer des zones piégeuses, de la terre qui glisse pire que du savon, des bovins sympathiques mais quelque peu trouillards et un tas de tops sentiers. Notre guide nous avait prévenu, dès que ça brille, il faut éviter de poser ses roues. Trop confiants, avec Marc, nous nous en sommes fichus… Nous repartirions de Madère avec quelques souvenirs.
Plus on s’approche de la côte, plus la vue plongeante devient sublime. Je m’autorise un selfie idiot, en bordure de falaise. Chemin encombré de ruminants, un poil trouillardes les gazières ! Nous plongeons via une magnifique route sur Paul do Mar après une vingtaine de kilomètres. Il existe un chemin, mais il est interdit aux deux-roues car jugé trop dangereux. Ah, si j’avais été seul ! Quoi, non c’est interdit…. A désolé, je ne vois pas bien, j’ai dû louper le panneau, promis je ne recommencerai pas… ! A l’arrivée nous sommes accueillis par de belles vagues, qui donnent envie de surfer, de la poncha et une charmante locale. La soirée sera studieuse, Jimbo et Marc nous présente de manière officielle les vélos de la gamme gravel. Poncha et bonne nuit !
Nos traces sur Strava
La sortie matinale
En guise de digestion
Madère (source Wikipédia)
Situé dans l’océan Atlantique, Madère est un archipel d’iles autonomes rattachées au Portugal. Le climat, stable tout au long de l’année, est favorable à la pratique sportive, tout comme le terrain qui mélange à merveille océan et montagne. Le plat n’existe pas sur l’ile principale (Madère). En faisant la mauvaise langue, on peut même dire que l’aéroport est bosselé. L’aéroport Cristiano Ronaldo fait partie des aéroports considérés comme les plus dangereux au monde. La piste 23 surplombe l’océan, elle est maintenue dans les airs grâce à cent quatre-vingts piliers en béton.
Sa topographie et sa météo en font un parfait spot pour le vélo, Madère est réputé dans le monde du VTT enduro pour avoir notamment accueilli une manche de la Coupe du Monde (EWS). De ce que nous avons expérimenté, nous pouvons également dire qu’elle possède tous les atouts nécessaires pour devenir le paradis du gravel.
L’archipel de Madère comprend les îles suivantes : Madère, Porto Santo, îlot de Clima, îlot de Ferro, îlot de Cal/Baixo, Deserta Grande, Bugio, îlot de Chao, Selvagem Grande, Selvagem Pequena et l’îlot de Fora.
De beaux atterrissages à Funchal
Bikology Madeira Bike
Nous avons été guidés, conseillés et transporté par cette compagnie de «guiding» Bikology Madeira . RAS, ça a été une très belle aventure !