La Time Megève Mont-Blanc est l'une de ces quelques cyclos mythiques qui offrent à tout un chacun l'aventure d'une vraie étape de montagne, similaire à celles d'un Grand Tour. Avec 5 cols et près de 4000 m de D+... en 135 KM, inutile d'y chercher des plats. Ils sont inexistants, et aucun peloton ne vient amoindrir l'effort à fournir.
Cette édition 2019 se déroulait du côté du massif des Aravis (après le Beaulortin en 2018), et fut marquée par une météo annoncée catastrophique. Malheureusement les prévisions s'avérèrent parfaitement exactes, et le moment d'épingler le dossard au maillot fut précédé d'une longue réflexion... conclu par un avis favorable.
Trouver la motivation d'attacher de la plaque fut l'un des premiers moments forts de la journée !
Une fois le cap de sortir le vélo franchi, il ne restait plus qu'à se laisser descendre de 12km, pour rejoindre la ligne de départ à Sallanches... et le seul café ouvert offrit un dernier répit avant le vrai départ.
Dernier répit avant de franchement quitter sa zone de confort
Un départ inhabituellement calme pour les partants du Grandfondo
Le départ se passe dans un calme inhabituel, et le "peloton" se disloque immédiatement dans le col de la Colombière, première difficulté, commune aux trois parcours.
Au Reposoir, une accalmie très relative... et très éphémère
Au sommet de le Colombière, la pluie redouble sur la tente du ravitaillement. La descente sur le Grand-bornand, puis sur Thône, est pour le moins délicate. Quelques arrêts ajustement de patin nous permettait de conserver un freinage décent... mais clairement pas serin !
Après cette zone au trafic tout de même important, la bifurcation vers le col de Plan Bois permet de retrouver le calme. La route cabre immédiatement au-dessus des 10%, et nous guide vers les alpages de la Haute-Savoie éternelle : herbes grasses, vaches, cloches, chalets d'alpages... tout y est !
Les disques étaient définitivement l'atout du jour ! Lucie Croissant (3e féminine)
La descente suivante, au moins aussi raide que la montée, et donc particulièrement délicate dans ces conditions, nous ramène sur la route de la Croix Fry, à Manigod, dans la "foule" du Mediofondo.
Les derniers mètres du col des Aravis
Après les rampes de Plan Bois, les lacets de la Croix Fry et des Aravis sont (presques) des replats qui permettent de récupérer un peu avant la longue descente sur Flumet. Un nouveau moment qui demande une intense concentration avant d'entamer la dernière montée, et aussi un surcroît de motivation, alors que les autres parcours bifurquent, eux vers l'arrivée. Reste tout de même 800 mètres de dénivelé jusqu'au col des Saisies... et une dernière descente, à nouveau rapide, à nouveau sous une pluie qui redouble. Nous espérons une fois encore que les dernières minutes de vies de nos patins outrepassent le temps de descente qui nous reste !
Les stigmates de 7 heures de pluie
Au bas de la descente, c'est un soulagement de l'arrivée proche, mais surtout de ne plus avoir à freiner...Il n'y a plus qu'a tenter de remettre les jambes en route jusqu'à Megève, et le repas chaud qui nous y attend.
Une vraie journée de cyclisme !
Il y a des sorties sèchent qui finissent par un orage... Il y a les nuits de pluie qui laissent place à une journée finalement belle...
et il y a ces jours, rares, où l'on démarre, poursuit et finit sous la pluie. Ce Dimanche était clairement dans cette dernière catégorie, un peu comme ces étapes du Giro, celles que l'on regarde en grelottant dans son canapé. Et pourtant, la beauté du parcours, la qualité de l'organisation, et l'émulation de rouler avec d'autres compagnons "d'infortune", l'on pourtant emporté sur le déluge !
Ce parcours magnifique, était tout aussi magnifique sans la vue sur le Mont-Blanc, et même certainement plus fort, dans les souvenirs qu'ils laissera aux finishers 2019.
Les vaches, imperturbables, marquent la ligne de crête du col des Aravis
Les 3 ravitos étaient idéalement répartis cette année, avec même des points d'eau qui se sont finalement avéré superflus
Côté matériel, si l'on excepte l'ajustement des patins à chaque descente, nous n'avons eu aucun problème particulier. Nous avons par contre particulièrement apprécié deux produits qui ont fait une différence notable dans ces conditions :
Les pneus Compass Cayuse Pass Extralight. Ces pneus labellés 26mm, sont nettement plus adaptés aux ascensions alpines et aux descentes humides que leur "gros" cousins en 32, 35 ou 38mm.
Avec une taille réelle de 27mm, ils sont comparables aux Schwalbe et Continental en 25mm, mais pèsent seulement 200 grammes. Et surtout, ne nous ont jamais trahi au cours des 4000 mètres de descente...une gageure.
Autre équipement des mauvais jours, les couvre chaussures Velotoze. Réalisés en latex, sans aucun zipp, difficile de trouver meilleure protection pour survivre un Grandfondo humide.