Bike check : le titane Krachy

La rédaction est, entre autres, friande de gravel. Chacun s’est équipé d’un ou plusieurs vélos en fonction de ses affinités et de son budget. En cette période de confinement, pour vous offrir un peu de distraction, nous vous présentons nos montures en vous racontant comment nous avons sélectionné leur équipement. Aujourd’hui, je vous fais découvrir mon petit gravel.
Publié le 25/04/2020 08:00 - - 5 commentaires

Texte : Amaël Donnet / Krachy

Images : Amaël Donnet & Vincent Becqué

 

Rock’n’roll or die !

Habitant dans les Alpes, ce gravel a été conçu pour casser les codes. Il a pour mission de m’aider à découvrir de nouveaux sentiers, de nouvelles régions et de repousser mes limites. J’ai toujours cherché à aller plus loin et à m’amuser au guidon d’un vélo, et ce bien avant avoir découvert le VTT. A la sortie de l’école, durant mon enfance, mon demi-course a subi de nombreux mauvais traitements. Puis ce fut au tour du cyclo-cross, avec de belles frayeurs concernant le freinage et la fragilité des pneumatiques. C'est vers 2011-12, en testant un prototype de Kona Rove en titane, que mes premières aventures Gravel ont réellement débuté.

Sur les hauts de mon bureau, rien de tel qu’un petit flow trail pour s’amuser et pour décompresser !

 

Discret et chic : le prêt à porter en version titane

Proposant des qualités mécaniques intrinsèques intéressantes, par exemple une une masse volumique favorable, une absorption des vibrations, une inaltérabilité et un aspect intemporel, j’ai opté pour un cadre en titane. Ce dernier devait être robuste et dynamique.

Le cadre est soudé en France, les tubes utilisés sont ceux normalement employés pour un cadre de VTT XC. Il n’y a pas de renfort (pontet) placé sur les haubans et le tube de selle est court. Ce choix est censé délivrer un peu de confort à ce cadre compact et doté de gros tubes. Les bases et les haubans sont cintrés, le tube de selle est embouti pour permettre l’utilisation d’un pneumatique en 700X42mm. La douille de direction est conique. Exit les disgracieux inserts, ce cadre n’a pas été prévu pour voyager. Toutefois dans certaines conditions j’ai opté pour une sacoche de cadre ou de cintre. La fourche est en carbone, je l’ai récupérée d’un cadre en carbone générique. Sur le papier, c’est le point faible du châssis.

 

 

La géométrie est sur-mesure, je l’ai adaptée selon mon profil moteur et à mon terrain de jeu. Le triangle avant est long, l’angle de direction est ouvert, le tube de selle est droit et les bases ont été raccourcies au maximum du raisonnable. Je garde les côtes précieusement et secrètement, cela provient de mon expérience de plus de deux décennies d’essais et de mise au point.

 

 

Le montage : la fiabilité et une petite touche de luxe

Le montage a été choisi pour se montrer robuste, rapide et fiable. Je n’ai mis aucun élément VTT, telles qu’une tige de selle ajustable ou une fourche suspendue, afin de grandement différencier ce gravel vis-à-vis de mon VTT XC.

Voici mes choix :

 

Une transmission Sram Force en monoplateau pour sa simplicité d’utilisation. J’utilise cette transmission depuis sa sortie, sans jamais n’avoir connu de pépin ! Vous trouverez un test complet ici . Les poignées sont hautes, il y a plus esthétique certes, mais la prise en main est excellente.

 

Des étriers de freins Hope RX4 qui sont à la fois légers et très modulables au niveau de la gestion de la puissance du freinage.

 

Des roues Mavic Allroad Carbon SL qui offrent un bon dynamisme et qui ne sont pas trop «tape-cul». J’ai une préférence marquée pour le 700, les franchissements sont plus efficaces et la vitesse est mieux conservée. Exit donc le 650B !

 

Des pneus Teravail Cannonball en 700X38 pour leur solidité, pour les flancs beiges, pour leur souplesse et pour leur rendement.

 

Un cintre Zipp SC SL 70 XLR que je trouve parfaitement coupé.

 

Une ancienne selle Selle Italia Flite dont je n’arrive pas à me débarrasser !

 

Un pédalier Shimano XTR histoire de recycler cette belle pièce.

 

Un porte-bidon FidlOck, ultra-fiable et discret

 

Alors, ça donne quoi ?

J’ai parcouru des milliers de kilomètres au guidon de ce gravel, gravi des dizaines de milliers de D+ et dévalé d’innombrables sentiers. Le tout, sans jamais être très raisonnable. L’équipement et la géométrie sont validés. Mais rien n’est jamais parfait, les curseurs ne peuvent pas tous être aligné au maximum des qualités recherchées. Les choix sont une affaire de compromis, il y a tant de comportements antagonistes sur un vélo. Parmi tous les gravels que j’ai essayés, seul le BMC Urs a répondu tout autant à mes attentes que mon propre gravel.

Ma petite vallée de la mort !

 

Le petit CV

  • Cadre : titane A3/V2.5, certification aéronautique
  • Fourche : 100% carbone
  • Pédalier : Shimano XTR, 175mm, 36 dents
  • Dérailleur : Sram Force
  • Commandes : Sram Force
  • Cassette : Sram Force, 11-36 dents
  • Etriers : Hope RX4
  • Roues : Mavic Allroad Carbon Pro SL
  • Pneus : Teravail Cannonball, 700X38
  • Tige de selle : Syncros en carbone Ø36mm
  • Selle :  Selle Italia Flite Kit Carbonio
  • Potence : Wren, alu, 90mm
  • Cintre : Zipp SC SL 70 XLR, 42cm
  • Guidoline : Lizard Skins
  • Pédales : Shimano XT
  • Poids : 8'410 grammes (prêt à rouler)

 

Le futur ?

Malheureusement, comme toujours ou presque, les histoires d’amour finissent mal. A force d’être maltraité, deux fissures sont apparues sous les bases. Le cadre est mort au combat ! RIP l’ami ! Cela convient toutefois d’être relativisé, je suis un brigand… Ces dernières années, j’ai cassé deux vélos de gravel, trois vélos de route et cinq VTT. Les matières, toutes… A savoir un «titane», deux «acier», trois «carbone» et cinq «aluminium».Petites précisions pour les docteurs ès forum et réseaux sociaux, sur l’ensemble des vélos testés et le kilométrage parcouru, ce nombre de casse s’avère négligeable. Ce n’est pas la conséquence d’une quelconque maltraitance, mais plus le résultat de toujours repousser les limites et de rouler sur un terrain exigeant.

Idéalement j’aurais souhaité installer un groupe Sram Force AXS sur ce CMT et polir le pédalier Shimano XTR, mais les fissures en ont décidé autrement. Je vais un jour le faire réparer et le remonter, mais d’ici là je me tâte à monter un gravel en carbone orienté vers la performance afin de voir s’il est possible de combiner un seul vélo, route et gravel, en changeant uniquement les roues. Affaire à suivre !

 

Quelques images légendées de feu mon ami !

 

Montage en version route avec des pneumatiques Compass. Ce gravel est une bombe dans les ascensions et une fusée en descente malgré un petit braquet maximal. En mode wheelie après une montée sèche bine rude, le pourcentage maxi dépasse les 30%. En toile de fond, le Grand Muveran dans ses habits d’hiver.

 

 

J’ai roulé ce gravel dans toutes les conditions météorologiques, de la canicule au froid polaire !

En pose frime devant le château d’Aigle (la ville siège de l’UCI). Ici en roues Reynolds et pneus Vee Tire.

 

En quête de découvertes, j’ai traversé de nombreuses vallées alpines au guidon de ce CMT.

 

Oh, une piste de DH à Verbier. Etre raisonnable, c’est pour les faibles !

 

Le plus difficile est à venir. La pente atteint 55% au sommet de cette bosse, je n’ai réussi son ascension que deux fois. Avec le CMT et le BMC Urs One !

 

Un petit bain de feuilles mortes ! Ce jour-là, le microclimat et le foehn m’a permis de rouler au sec alors que des tempêtes de neige balayaient la Suisse Romande.

 

Plongée à fond les manettes  sur Derborance.

 

Parfois pour prendre de la hauteur il convient de marcher.

 

Un VTT ça serait mieux ? Peut-être… Mais il faut voir ce que je roule quand je prends un VTT !

 

En direction de Solalex durant l’automne 2019, une de mes dernières sorties au guidon de ce gravel.

 

Vole petit Krachy ! Enfin pas trop haut, hein ? Tu n’es qu’un humble et petit gravel !



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  • 5 Commentaires


    avatar  Publié le 2020-04-25 09:50:41 par youngyves

    Ah ça m'a fait du bien en ces temps de confinement,bien que je n'aie pas tes capacités physiques et techniques c'est comme cela que je vois le gravel.
    Un carbone et deux paires de roues, c'était mon projet en fin d'année dernière quand je vivais dans les Alpes du côté d'Annecy,mais maintenant je vis en Vendée et c'est tout plat !Donc pour le moment je suis parti sur un Caadx et plusieurs roues pour concilier route et gravel car ici le poids a moins d'importance.
    avatar  Publié le 2020-04-25 21:23:45 par Krachy

    @youngyves Je pense que c'est un choix raisonnable ;-)
    avatar  Publié le 2020-05-10 12:01:59 par Nervar

    L'environnement est juste somptueux !
    Mais bordel comment tu fais pour péter autant de vélos ?!?
    Tu n'as pas l'air d'être tres lourd pourtant, alors soit c'est vraiment du velo "exotique" donc aléatoire en terme de fiabilité/solidité, soit tu n'en fais pas un usage adapté ! ( ce que tu sembles un peu avouer a priori ).
    Apres ca arrive, une casse de fatigue, apres de longues années et dizaine de miliers de Km, mais aujourd'hui, c'est quand meme rare d'en arriver là. Souvent c'est un coup de pas de chance du a une mauvaise série, et dans ce cas la garantie joue légitimement.
    Ou alors tu es juste un gros saguoin ! ^^
    avatar  Publié le 2020-05-13 21:22:47 par Krachy

    @Nervar, 1'800 watts en sprint et je ne ménage pas le matos même si j'ai un coup de guidon plutôt affûté.
    avatar  Publié le 2020-06-09 16:05:53 par rucky68

    1800 watts ?? pour quel poids???
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