Cet article a été réalisé avec l’aimable participation de Moustache Bikes et Bosch eBike
Si le vélo à assistance électrique s’impose comme une évidence dans le cadre d’une utilisation pour les déplacements urbains qu’il s’agisse d’aller bosser ou de faire ses courses, ce qui est désormais communément appelé le vélotaf, ce n’est pas encore toujours le cas dans le monde du VTT où il est pourtant très intéressant lorsqu’il s’agit escalader les montagnes. Pour une utilisation Route, le VAE prend progressivement sa place, mais avec parcimonie pour le moment, beaucoup de cyclistes sont encore arc-boutés face à ce qu’ils considèrent comme une façon fallacieuse de pédaler. Et pourtant…
Aujourd'hui, partir à VAE en itinérance sur plusieurs jours n'est plus une utopie
L’assistance, électrique puisque c’est son modèle actuel, ne manque pas d’intérêts pour le monde du cyclisme, y compris pour ceux qui n’en éprouvent pas l’utilité, qu’ils soient sportifs assidus en pleine possession de leurs moyens ou tout simplement amateurs d’un pédalage 100% naturel. Eh oui, qu’on se l’avoue ou pas, l’assistance permet à de nombreuses personnes qui n’ont pas forcément le temps, l’envie ou les capacités de s’entraîner, de s’évader à vélo ou de partager des sorties avec des utilisateurs plus sportifs. Rien que ça, c’est déjà beaucoup…
Mais plus encore, le vélo à assistance c’est aussi pour certains la possibilité d’aller plus loin, de repousser les frontières et l’horizon au-delà de ce que l’on aurait imaginé faire sans cette technologie. Désormais, grâce aux incroyables progrès de sa technologie encore récente et en pleine évolution, le VAE va bien au-delà. Les bons VAE disposent de plus d’autonomie, les infrastructures, l’accueil et les réseaux dédiés se sont multipliés et progressent chaque jour. Maintenant, le VAE permet aussi de s’évader, de partir sur de longues distances sans arrière pensées, sans complexe ni scrupule. Pourquoi se priver de voyager à vélo désormais ?
Que ce soit pour 2, 3 jours, une semaine ou plus, voyager à vélo c’est une aventure, c’est une fin en soi. Ce n’est plus seulement la destination qui compte, c’est le trajet lui-même. Grâce au vélo, on peut, on doit utiliser des itinéraires différents, plus apaisés, qui par nature ouvrent une fenêtre sur un monde auquel on n’a pas accès lorsqu’on se déplace en voiture, a fortiori lorsqu’on emprunte des voies rapides. Grâce au vélo, on s’autorise une perception plus pleine de l’environnement, des odeurs, des bruits de la nature, des ambiances. On peut s’arrêter plus facilement et prendre le temps. Il s’agit de profiter de chaque seconde, de chaque instant, d’être comme il est à la mode de le dire, en pleine conscience.
Bref, si on est particulièrement en phase avec le concept du voyage à vélo, nous savons aussi combien il peut sembler inaccessible à certains. Nombreux sont ceux qui s’interdisent d’imaginer ce type de périple au motif qu’ils n’ont pas le niveau physique, que le vélo peut être trop difficile pour qui n’a pas un entraînement régulier. Finalement peu parmi eux imaginent que la solution peut venir de l’assistance électrique parce que l’on n’a pas encore intégré que voyage à vélo et assistance électrique sont totalement compatibles de nos jours. Et c’est pourtant tout à fait possible sans grande complexité.
Nous vous expliquons à travers ce sujet comment organiser et préparer son voyage en 7 chapitres
1 - Choisir son vélo de voyage
2 - Equiper son vélo pour le voyage
3 - Préparer son chargement
4 - La gestion du parcours et de l’autonomie
5 - Les bornes de recharge eBosch, les réseaux et spots labellisés
6 - Interview de Guillaume Heinrich de Bosch eBike
7 - Interview de Clément Bonneau de Moustache Bikes
Quel vélo à assistance électrique choisir pour partir en voyage ? L'offre en matière de vélos assistés est vaste et variée. C'est à la fois un luxe pour les pratiquants et une difficulté potentielle au moment de choisir. C'est ce que l'on appelle avoir l'embarras du choix. La bonne nouvelle c'est que tous les types de vélo à assistance électrique sont éligibles à un projet de départ. Tout dépend des objectifs que l'on se fixe et la façon que l'on a de rouler. Du VTT au modèle typé urbain en passant par les vélos dit de trekking, aucun n'est proscrit, puisque l'assistance électrique a cet atout sur les vélos classiques de permettre à tous d'atteindre aisément la même vitesse de croisière de 25 km/h. L'important n'est donc plus la vitesse à laquelle on se déplace mais la façon dont on se déplace en fonction de ses affinités de pratique. Pour autant, puisque le sujet du jour est de savoir quel est le vélo idéal autant vous donner notre point de vue de pratiquant. Un avis subjectif certes mais nourrit par un large panel d'affinités puisque nous sommes tous vététistes, vélotafeurs, routiers et graveleurs à nos heures et que l'on ne peut donc pas être taxés de vouloir privilégier un type de vélo par rapport à un autre.
Bien entendu, on va d'emblée mettre de côté les itinérances purement tout-terrain qui par définition seront réservées aux VTT ou pour certaines même aux fat bikes, dans des conditions ou sur des territoires particuliers. Non, nous parlons des voyages qui emmènent par des voies recensées, qu'il s'agisse de route plus ou moins bien revêtues ou de pistes dites "carrossables".
Dans tous les cas, il faudra en priorité se tourner vers des modèles dont la motorisation et surtout le niveau d'autonomie est en phase avec ses propres capacités physiques et le projet de parcours. Par exemple, les vélos à assistance "légers" orientés sport qui se multiplient actuellement pourront ne pas proposer suffisamment d'assistance pour une progression aisée lorsqu'on sera chargé de tout son matériel. De même, les petites batteries, légères elles-aussi, peuvent se montrer trop courtes en énergie pour garantir d'atteindre le point de recharge visé. Pour un projet d'itinérance, nous préférons conseiller les vélos disposant d'une assistance suffisamment "coupleuse" pour apporter une aide précieuse pour avancer avec un vélo qui pourra être plus ou moins chargé, et avec une ou des batteries pouvant assurer une autonomie suffisante également pour couvrir toujours plus que la distance prévue initialement, on ne sait jamais.
Si l'idée est de voyager par sauts de puces, à une allure lente, au train de sénateur comme on dit, sur des routes ou pistes cyclables plutôt tranquilles, le vélo de type urbain permet de musarder le nez au vent façon touriste. Surtout pour les utilisateurs occasionnels et ceux qui ne font habituellement pas de vélo de façon sportive, il est préférable d'opter pour un modèle qui ne met pas trop dans une position allongée mobilisant des groupes musculaires qui ne seraient pas préparés à endurer les sollicitations d'une position "sportive". Comme les routes ne sont pas toujours également entretenues et en bon état, des pneus de gros volume et la présence éventuelle d'une fourche suspendue à l'avant peuvent garantir un bon niveau de confort. Tant que l'on n'a pas prévu d'escapade hors des voies carrossables, la suspension arrière n'est pas indispensable selon nous. C'est du poids et de l'entretien en plus.
Le Moustache Dimanche 29 est un Gravel qui par définition propose une grande polyvalence entre route et off-road
Le dimanche 28 est plus route dans l'esprit, avec des pneumatiques qui lui font privilégier les voies bitumées
Le Samedi 28 est à l'aise à la ville, sur les voies vertes comme sur les chemins
Très polyvalents, le Samedi 27 XRoad présente des atouts intéressants pour envisager sereinement l'itinérance sur tous les terrains
Ceux qui prévoient de rouler à bon rythme sur des distances quotidiennes plus importantes, au delà de 50 km, et ceux qui ont l'habitude de pédaler sportivement, qu'il s'agissent de sorties hebdomadaires ou un peu plus espacées pourront se tourner vers des modèles plus sportifs, c'est à dire des vélos présentant des géométries qui favorisent un pédalage véloce et puissant. Pour le coup, ces modèles seront plus souvent dépourvus de fourche télescopique et disposeront de pneumatiques plus ou moins volumineux. Si nous déconseillons les modèles très typés "Route", trop restrictifs, il existe des vélos identifiés comme dédiés à l'endurance, disposant de pneumatiques plus polyvalents avec des sections dépassant les 30 mm. Mieux encore, certaines marques proposent désormais des VAE typés Gravel, des vélos polyvalents par nature, qui disposent selon nous de tous les avantages pour envisager sereinement l'itinérance. Quelle que soit la nature du sol, quel que soit le rythme, ces vélos sont à leur aise.
Notez qu'en matière d'équipements et périphériques, il est préférable d'opter pour des modèles simples - ce qui ne veut pas dire bas de gamme - et standards. En d'autres terme, il faut privilégier les équipements faciles à remplacer ou à réparer chez n'importe quel détaillant plus ou moins équipé et fourni. Lorsqu'on est loin de chez soi et que l'on a encore quelques étapes à couvrir, il est frustrant de se retrouver à l'arrêt par la faute d'un type de rayon introuvable, d'un dérailleur ou d'une chaîne trop particulière.
Equiper son vélo pour le voyage
Partir en itinérance à vélo suppose que l'on emmène avec soi différents équipements liés à la pratique du vélo elle-même, de quoi réparer notamment, mais aussi surtout de quoi se couvrir en fonction d'une météo qui peut changer, de quoi se changer pour les escales et la suite du parcours, de quoi se restaurer le cas échéant et surtout aussi de quoi s'orienter. Dans le domaine, notez que même si l'on dispose d'un outils de navigation connecté (GPS) disposer d'une carte n'est jamais superflu. Ça permet d'avoir une vue globale de là où l'on se trouve, de découvrir des opportunités de visites et crochets vers des destinations que l'on n'aurait pas anticipé. C'est salvateur également en cas de panne électronique ou de batterie. Pour transporter tout le nécessaire pour son voyage, nous déconseillons totalement le sac à dos, ou alors il faut qu'il soit plutôt petit et léger. Un sac chargé implique une moindre liberté de mouvements, une moins bonne évacuation de la chaleur corporelle, un surcroît de poids sur les appuis, assise et poste de pilotage, bref un moindre confort de roulage. C'est une option que nous déconseillons. Mais alors comment transporter tout ce que l'on a emmener avec nous.
Trois options sont possibles : le mode sacoches, le mode Bike-Packing, ou un mixe des deux. Le mode sacoches suppose que le vélo soit équipés de porte-bagages ou à minima de supports adaptés. La plupart des vélos typés Gravel en sont pourvus, pas tous. A vérifier avant d'acheter. Dans ce cas là, si le vélo est équipé de fixations adaptées, il faut choisir ses sacoches. Certains préfèrent les sacoches à l'avant de part et d'autre de la fourche, d'autres les préfèrent à l'arrière avec sensiblement les mêmes arguments. Disons que c'est une question de goût. Pour les longues itinérances, on peut avoir des sacoches à l'avant et à l'arrière, ce qui réconcilie tout le monde. En l'occurrence, il en existe de très nombreux modèles, de différents volumes et avec des caractéristiques très variables et des prix très variables selon la qualités et les marques. Notre préférence va aux sacoches étanches, le plus souvent faites d'une sorte de toile de bâche enduites et qui se ferment par un système d'enroulement et de boucles pour garantir une imperméabilité sans faille même par gros temps. Parmi les marques phare, on note Ortlieb, Vaude, Thule, BBB, Klickfix, etc.
Le mode Bike-Packing fait appel à des élément de bagagerie qui s'accrochent directement sur le cadre et les périphériques du vélo. Le triangle avant du cadre, la tige de selle, le poste de pilotage, parfois les jambages de la fourche accueillent des poches, des contenants de formes variées, le plus souvent souples, qui font corps avec le vélo. De fait, le mode Bike-Packing se révèle plus en phase avec un usage “sportif” du vélo car elle permet également de mieux gérer la répartition des masses sur le vélo et donc l'équilibre de celui-ci. Cette solution de portage présente l'avantage de s'adapter à presque tous les modèles de vélo, mais suppose de bien réfléchir à l'organisation de son chargement pour que ce soit pratique et que les affaires potentiellement nécessaires en cours de sortie (vêtement, outils) restent accessibles. Ce mode de transport est très en vogue, notamment parce qu'il convient bien à la tendance du Gravel. De fait, de nombreuses marques de bagagerie et de vélos se sont lancées sur ce marché et d'autres plus ou moins ambitieuses sont nées en se spécialisant sur ce type de produits. Apidura, Topeak, Neatt, Zefal, Agu, Bombtrack, Blackburn…
Bien entendu, selon le besoin, on peut combiner des sacoches latérales classiques avec des éléments de Bike-Packing en vue d'optimiser le chargement. Encore une fois c'est à chacun d'adapter sa bagagerie en fonction des capacités du vélo, des parcours programmés et de ses affinités.
Voyager à vélo est synonyme de rouler plus ou moins longtemps. Et lorsqu'on pédale, il faut boire, même lorsqu'on se déplace à VAE. Il faut donc équiper son vélo au minimum d'un porte bidon, deux c'est mieux. Sur des parcours à travers la campagne, même française, il n'est pas rare de rester des dizaines de kilomètres sans trouver de quoi recharger ses gourdes ni croiser âme qui vive. Dans certaines régions désertiques du globe c'est bien entendu une toute autre problématique qui nécessite des solutions spécifiques. On n'en est pas là. Quoi qu'il en soit notez qu'en itinérance, il est bon de prévoir de quoi boire. Manquer d'eau est synonyme de crampes, de perte d'énergie : dangereux pour atteindre son objectif. Un petit système de filtration peut être judicieux et il est toujours possible, normalement, de recharger en eau dans les cimetières toujours pourvus d'un point d'eau pour arroser les fleurs.
Lorsqu'on a choisi son vélo et sa bagagerie, il faut préparer le chargement. Est-il utile de préciser qu'à vélo, même lorsqu'il est assisté, le poids est l'ennemi. Il faut faire le tri de ce dont on a besoin pour ne rien oublier et ne rien prendre de superflu. Le choix du couchage se fait dans cette logique selon le parcours, la saison et le type de logement retenu. Chacun adaptera à ses besoins. Côté tenue vestimentaire, il faut aussi sélectionner chaque pièce avec soin en évitant les doublons. La balance ménagère peut être une aide précieuse pour choisir tel pantalon plutôt que tel autre, telle veste, tel pull, etc. Même démarche avec la trousse de toilette. On prend l'essentiel et on laisse le superflu. Brosse à dents et dentifrice, savon, crème solaire et crème hydratante, crème anti-frottement pour les longues heures de selle et les journées successives de vélo font partie des fondamentaux. Il ne faut pas oublier de prendre une serviette technique, légère, peu encombrante et à séchage rapide. Une petite trousse de pharmacie n'est jamais superflue. Lingettes désinfectantes, pince à épiler, pansements, collyre ophtalmique… les basiques.
La trousse à outils est une évidence pour qui pratique le vélo régulièrement. On ne peut pas imaginer partir en itinérance à vélo sans avoir de quoi réparer une crevaison ou une chaîne cassée. Bref, partir en voyage avec son vélo implique d'avoir avec soi un multi-outils avec les clés Allen et Torx, les tourne-vis de base, une pompe, deux chambres à air, des mèches si on roule en tubeless, un dérive-chaîne, un maillon attache rapide, un câble de dérailleur, et une petite burette de lubrifiant pour chaîne.
Les “à côté” qui peuvent faire la différence. Certains objets auxquels on peut ne pas penser au premier abord peuvent se révéler capitaux dans le bon déroulement d'un parcours en itinérance à vélo. Par exemple, une prise USB multiple avec câbles de chargement permet de recharger ses différents accessoires à partir d'une seule prise de courant. Disposer d'une ou plusieurs power bank (batteries rechargeables) permet de compléter l'autonomie intrinsèque des accessoires si l'étape s'éternise. Dans un autre genre, des boules Quies peuvent sauver certaines nuits en auberge - avec ou sans trio italien en cohabitation -. Un canif avec tire bouchon une couverture de survie ne pèse rien et peut le cas échéant être d'un grand secours.
La gestion du parcours et de l’autonomie
C'est la base du voyage, déterminer où l'on va et quel parcours on va emprunter pour y aller. En voiture, on mise sur le parcours le plus court, ou le plus rapide ou le plus économique. A vélo, en itinérance particulièrement, le paradigme est différent. On va donner la priorité à d'autres critères : le plaisir, la beauté des paysages, le point de chute (au sens figuré), la difficulté et la sécurité. Avec le vélo à assistance électrique, d'autres paramètres rentrent en ligne de compte, liés à l'autonomie des batteries et à la possibilité de les recharger. Pour choisir son parcours, il existe des itinéraires officiels et/ou labellisés dans presque toutes les régions de France. De même à l'étranger dans la plupart des pays "modernes". On peut assez facilement trouver ces itinéraires sous forme de guides publiés, plus ou moins pratiques à utiliser ensuite sur le terrain. Riches de conseils, de propositions touristiques, de contacts, ils présentent toujours l'avantage de permettre de se projeter dans son voyage, de le préparer sereinement à l'ombre d'un parasol en rêvant déjà à l'aventure qui nous attend. Sur internet, le site veloenfrance.fr lié à la Fédération Française de Cylotourisme proposent bon nombre de circuits validés par d'autres utilisateurs qui peuvent représenter une bonne base de départ pour préparer son parcours.
Par ailleurs, on peut envisager son voyage avec plus de liberté en fonction de points d'intérêt et donc de passage que l'on a soi-même déterminés et que l'on aura fixés au préalable. Le travail sur carte peut être fastidieux et parfois ne pas donner une perception précise du type de voies sur lesquelles on risque de s'engager. Heureusement, ill existe également différents sites qui proposent des solutions intéressantes. On pense notamment à geovelo.fr qui permet de tracer un itinéraire privilégiant les voies dites "douces", bien adaptées au vélo et de suivre les indications d'une application interactive qui dirige comme un GPS auto, mais sur des voies sécurisantes pour la pratique vélo. Strava propose une solution assez similaire mais plus sportive. Pour le moment, ces applications ne sont, à notre connaissance, pas directement liées aux réseaux de bornes de recharge eBosch Power Stations développés par Bosch ni aux différents labels tels que le label Accueil Vélo développé par France Vélo Tourisme dont on vous parle juste après. Nul doute que des partenariats seront prochainement mis en place.
Les eBosch Power Stations Bosch, les réseaux et spots labellisés
On en parlait juste avant, la marque Bosch est très active en matière de développement des stations d'accueil pour les vélos à assistance électrique. La marque allemande pionnière de l'assistance en Europe a depuis longtemps compris que l'avenir du VAE passait entre autres par le développement d'une infrastructure et de solutions adaptées. Adaptées au vélo en général bien entendu parce que le VAE est un vélo, mais plus précisément adaptées aussi à la spécificité électrique des VAE. Pour cela, l'équipementier à d'ores et déjà signé de nombreux accords et partenariats avec différents départements et régions - dont Gullaume Heinrisch son représentant en France nous parle juste après. Parallèlement, France Vélo Tourisme à développé le label Accueil Vélo qui valide que les communautés, et les différents établissements d'accueil, sites touristiques, offices de tourisme, restaurants, hôtels, commerces, etc sont “vélo sympathisants” et qu'ils sont prêts à accueillir ceux qui se déplacent à vélo avec les services ad hoc et la plus grande bienveillance. Au moment de choisir son itinéraire et ses points de chute, autant se fier à ces labels et marqueurs, quand on arrive après plusieurs heures de selle quelque part c'est toujours plus agréable de se sentir attendu…
Interview de Guillaume Heinrich Bosch eBike
Vélotaf : Y a-t-il un type de moteur plus adapté à un usage vélo voyage-itinérance ?
Guillaume Heinrich Bosch eBike : Oui, le moteur Bosch le plus adapté à l’usage voyage-itinérance est le moteur Performance Line (www.bosch-ebike.com/fr/produits/performance-line/). Très silencieux, souple et sans friction quand on dépasse les 25km/h comme un moteur Active Line et avec un très bon couple (65Nm) qui est supérieur au mode Sport d’un moteur Performance Line CX ou Cargo Line.
Vélotaf : Voyager à VAE implique-t-il automatiquement de se tourner vers les plus grosses batteries disponibles ?
Bosch eBike : “Qui peut le plus, peut le moins” et l’autonomie reste l’inquiétude numéro 1 en itinérance.
Bosch propose une solution DualBattery qui offre une capacité allant jusqu’à 1250Wh, deux batteries couplées qui sont intégrées à votre VAE.
Mais vous avez d’autres solutions comme utiliser les bornes de recharge rapides gratuites Bosch et créer votre parcours en fonction de ces points de recharge rapide (le temps de la pause déjeuner) ou encore louer une batterie supplémentaire auprès d’un de nos magasins (www.bosch-ebike.com/fr/service/recherche-de-revendeurs/) afin de répondre à vos besoins temporaires sur une grande traversée montagneuse avec un fort dénivelé quotidiennement.
Bosch dispose d’un excellent simulateur pour estimer l’autonomie de votre VAE en fonction du parcours prévu.
Vélotaf : Comment doit-on gérer l’autonomie et la recharge de ses batteries lorsqu’on voyage à VAE ?
Bosch eBike : La planification de chaque étape journalière de votre voyage est indispensable afin d’estimer avec précision le dénivelé et la distance. Le dénivelé est le facteur limitant principal et vous devez estimer/mesurer lors de vos sorties de préparation avant votre voyage, combien de dénivelé positif vous arrivez à faire avec chaque mode d’assistance, éco, tour, sport, turbo).
Si vous n’avez pas la possibilité de le faire, notre simulateur “Assistant d’Autonomie” est le meilleur outil disponible.
Tous nos ordinateurs de bord disposent d’un calculateur d’autonomie intégré qui, comme sur votre voiture, estime votre autonomie restante au même rythme que les kilomètres déjà effectués. Attention si votre début de parcours est plat et que la fin de parcours est en montée, l’assistant d’autonomie basera son estimation sur les kilomètres déjà effectués ‘’à plat’’, il faudra effectuer une remise à zéro “reset” de cet assistant lorsque vous attaquez une montée afin d’avoir une estimation très précise de l’autonomie restante en montée.
Pour optimiser votre autonomie, il est recommandé de pédaler à une fréquence de pédalage supérieure à 50 tours/min, de limiter le poids embarqué sur le vélo, de limiter les arrêts/démarrage et forts changements de rythme, de changer les vitesses lorsque la topographie change (vitesse plus facile en montée), de ne pas sous gonfler ses pneus (respecter les recommandations inscrites sur chaque pneu) et de prévoir une diminution de l’autonomie lorsqu’il fait froid (en dessous de 10 degrés).
Voir ci-joint l’infographie qu’on avait fait pour vtopo
Pour la recharge des batteries, plus votre batterie est vide, plus la vitesse de recharge sera rapide. Il faut donc idéalement effectuer la plus grosse partie de l’étape quotidienne avant la pause prévue pour recharge sa batterie.
Notre guide de la batterie offert lors de chaque achat de VAE équipé Bosch et en libre téléchargement, vous apportera tous les détails avec précision pour optimiser votre autonomie et la recharge de votre batterie.
article pour information : www.bosch-ebike.com/fr/actualites/11-questions-sur-les-batteries-de-vae/
Vélotaf : Quelle est l’offre actuelle de Bosch en matière de bornes de recharge sur le territoire français ? Ailleurs dans le monde ?
Bosch eBike : Aujourd’hui en France, c’est plus de 2000 points de recharge qui sont disponibles et répartis dans plus de 250 lieux.
Bosch a mis en place son propre réseau de bornes de recharge rapides gratuit, eBosch Power Stations et continue à le développer sur la partie montagneuse du territoire, là où le dénivelé peut impacter fortement votre autonomie et là où le dénivelé sera un facteur limitant ne vous permettant pas de pédaler toute la journée avec une charge pleine de votre batterie.
Nous avons équipé les Grandes Traversées des principaux massifs avec : La Traversée du Massif des Vosges et les Ferme-Auberges d’Alsace, la Grande Traversée du Jura, La Route des Grandes Alpes, Le Vaucluse/Mont Ventoux et la Provence, La Grande Traversée du Pays basque et le GT20, Grande Traversée de la Corse à vélo.
D’autres projets ont été développés en Suisse ou au Nord de l’Italie.
Vélotaf : Comment vous impliquez-vous sur le terrain pour faciliter le voyage à VAE ?
Bosch eBike : Nous travaillons en partenariat avec les régions, départements, agences de développement du tourisme, qui disposent de l’expertise sur leur territoire, pour positionner les points de recharge à des endroits stratégiques et adaptés pour le cycliste en itinérance. Il y a ensuite un travail pour matérialiser les itinéraires et points de recharge sur des cartes papier, sur Internet, via une application smartphone dédiée ou avec l’édition de topo guides, et sur le terrain avec une signalétique dédiée.
Avec nos partenaires touristiques, nous combinons nos efforts pour en faire la promotion lors d’événements, de salons, de conférences, au travers de l’ensemble des offices de tourismes ou autres partenaires locaux. Aujourd’hui nous sommes en partenariat avec Alsace Destination Tourisme au travers de leur plateforme dédiée au vélo Alsace à Vélo, avec les Hautes-Vosges, la Grande Traversée du Jura, la Route des Grandes Alpes, Vaucluse Provence Attractivité au travers de leurs plateformes dédiées au vélo comme La Provence à Vélo ou Vélo Loisir Provence.
Nous somme également en partenariat avec l’Agence d’attractivité et de développement touristiques Béarn Pyrénées Pays basque au travers de leur plateforme dédiée au vélo, Le Vélo en Béarn Pyrénées Pays basque. Nous avons aussi des accords avec APPeBIKE, pionnier et spécialiste de la location de vélo et du tourisme à vélo en Corse, qui a développé et mis en place l’itinéraire GT20 avec l’Agence du Tourisme de la Corse.
Interview de Clément Bonneau Moustache Bikes
Vélotaf : Quel type de vélo conseillez-vous pour l’itinérance à vélo (VAE ou pas) sur de longues distances, route, gravel, vélo urbain ou VTT « roadisé » ?
Moustache Bikes : Le type de parcours envisagé va orienter le choix du vélo. Pour l'asphalte, un vélo de route de base devra être impérativement complété par des accessoires permettant de transporter vos affaires. Chez Moustache le modèle Friday 28.7 représente une super solution car il a le rendement d'un vélo de route tout en disposant des équipements essentiels tels que porte-bagages, les garde-boue pour ne pas être repeint en cas de pluie, l'éclairage avant/arrière pour voir et être vu des autres utilisateurs. Il bénéficie de l'assistance du moteur Bosch Performance Line pour effectuer des sorties encore plus longues et gravir des cols aisément même en cas de coup de mou… Pour ceux qui souhaiteraient s'aventurer occasionnellement hors des sentiers battus, les modèles Gravel sont plus indiqués. Dans notre catalogue, les Dimanche 29 sont parfaitement adaptés avec leurs pneus mixtes, à condition encore une fois de rajouter à minima un porte-bagages et des éclairages pour le transport de votre attirail.
Vélotaf : Quelles sont les caractéristiques que doivent privilégier les futurs voyageurs à vélo ?
Moustache Bikes : Dès que l'on part en itinérance à vélo, fiabilité, confort et praticité sont les maîtres mots pour aller loin et se faire plaisir. Préférez par exemple des sections de pneus légèrement plus larges et avec des carcasses renforcées pour éviter au maximum les crevaisons. Le choix de la selle également, bien que très personnel, est essentiel pour rester de longues heures sur le vélo et il ne faut pas hésiter à en changer pour une plus adaptée si besoin. La position sur le vélo doit aussi faire l'objet d'une grande attention, En général votre détaillant peut vous aider à trouver les bons réglages. Certains d'entre eux proposent des études posturales pour aller encore plus loin dans les détails et limiter les risques de blessure. Le poste de pilotage devra être confortable et pas trop penché pour enquiller sereinement les kilomètres. Du côté de la praticité, vous devez bien réfléchir aux éléments que vous allez devoir transporter : vêtements, tente, sac de couchage, nourriture, ustensiles… Il faut rouler le plus léger possible mais ces essentiels doivent être fixés solidement sur votre vélo. Pour cela, rien de tel que des sacoches de porte-bagages car elles permettent de positionner le poids au plus bas pour ne pas perturber la conduite et proposent en général des volumes conséquents. Le système d'attaches QL3 présent sur nos porte-bagages permet de fixer les sacoches en un instant et assure un maintien optimal. On ne sait jamais à l'avance à quelle sauce on va être mangé, donc des garde-boue robustes sont des alliés précieux les jours de pluie. Il en va de même pour les éclairages. On les utilise peu en général mais ils sont essentiels si vous être surpris par la nuit pour rouler en sécurité. Sur un VAE, privilégiez les lumières alimentées par la batterie principale afin d'avoir une alimentation stable. Pour ceux qui souhaitent suivre leurs données de navigation/parcours, les consoles Bosch Kiox, SmartphoneHub et Nyon proposent un grand nombre de fonctionnalités et sont compatibles avec les applications Komoot et Outdooractive bien utiles pour préparer l'itinéraire. Dans tous les cas, il est recommandé de démarrer l'itinérance à vélo par des petites distances, sur un weekend par exemple, et d'augmenter celles-ci au fur et à mesure. Ces premières sorties en itinérance vous permettront d'affiner vos réglages et de connaître vos besoins réels.
Vélotaf : Comment proposez-vous de gérer la problématique de l’autonomie ?
Moustache Bikes : La gestion de l'autonomie est une question qui revient régulièrement dans les discussions avec nos clients. Le système Bosch est particulièrement performant en termes de gestion de la consommation et de la communication batterie/moteur qui met en musique tout le fonctionnement du système. En moyenne, sur un vélo de type route polyvalent avec une batterie de 500Wh et un moteur Performance Line comme sur nos Friday 28, l'autonomie du vélo sur route pourra sans aucun problème dépasser les 100km. Suivant le mode d'assistance utilisé, le poids du pilote, le poids embarqué et la topographie ou encore les conditions météo, on pourra aller bien au-delà de cette valeur. Nous avons un calculateur d'autonomie sur notre site qui donne de précieuses informations à ce sujet. Dans la majeure partie des sorties en itinérance, cette autonomie sera suffisante. Il est à noter que ce sont les 20 derniers pourcents de charge de la batterie qui sont plus lents (afin de ne pas surcharger les cellules, l'intensité de charge réduit progressivement jusqu'à atteindre la charge complète), il est donc très simple de profiter d'une pause repas ou d’un café pour recharger celle-ci. Avec un chargeur rapide Bosch, 1h20 suffit pour recharger une batterie 500Wh à 50% (et il faut 3h pour recharger 100%). Il est également à noter que Bosch déploie depuis plusieurs saisons des PowerStations qui permettent de recharger les batteries Bosch gratuitement et évite ainsi d'avoir à transporter le chargeur.
Vélotaf : Que conseillez-vous d’emporter avec soi lorsqu’on part sur plusieurs jours avec un VAE ?
Moustache Bikes : Il n'y a pas une formule unique mais des formules adaptées aux besoins/envies de chacun. Encore une fois, privilégier le "voyager léger" mais sans aller vers des formules trop extrêmes qui pourraient s'avérer dangereuses en cas de pépin sur la route. Dans les incontournables, il faut bien entendu prévoir un chargeur de batterie, ne pas oublier les clés pour déverrouiller la batterie, un aimant de rechange si vous avez une version vissée sur le rayon de la roue. Il est rare de le perdre, mais si cela arrive, le système ne fonctionne plus. Un petit aimant de secours pesant 2-3g n'est donc pas superflu. Il faut aussi emporter un kit de réparation pour les crevaisons, un maillon de chaine avec attaches rapides, un multi-outil comprenant les clés adaptées au vélo et un dérive chaine, une chambre à air, une pompe et un porte bidons. Pour les vêtements, équipements de camping et nourriture, encore une fois, tout est fonction des envies et du type de parcours envisagé. Prévoir également une petite trousse de secours avec les essentiels.
Vélotaf : Selon Moustache, le Speed bike (tout sur cette catégorie de vélos ici) est-il adapté au voyage à vélo ?
Moustache Bikes : Le Speed bike peut tout à fait convenir à du voyage à vélo si tant est que le parcours emprunte exclusivement des routes et voies autorisées. En règle générale, les sections de pneus sur ces modèles sont plutôt larges afin de privilégier le confort et la sécurité quand on roule à 45km/h, mais on peut également rouler à des vitesses plus faibles et envisager des parcours longs. La puissance du moteur permet également d'emporter aisément une batterie supplémentaire si on le souhaite. Aujourd’hui, les modèles présentant des sections de pneus plus étroites sont à nos yeux les plus adaptés cependant, avec l'augmentation des capacités de batteries toujours plus puissantes, nous pensons que les Speed bikes deviendront de plus en plus adaptés aux longues distances dans un futur proche.
De la théorie à la pratique
En préparant cet article, notre esprit s'est évadé, se projetant dans les belles sensations de l'itinérance et la mise en pratique de tous ces préceptes. Difficile d'imaginer toutes ces aventures sans rêver de partir réellement. C'est ce que nous avons fait avec humilité pour faire passer le rêve de la théorie à la pratique. On vous raconte ça ici…
Merci à Moustache Bikes et Bosch eBike pour leur participation à la réalisation de cet article