Stajvelo, le raffinement princier

Quand on dit Monaco, on pense yachts, fastes du palais et autres symboles du luxe. Avec un positionnement Premium assumé, Stajvelo ne dénote pas dans cet environnement princier. C'est sur les jolies routes du Vaucluse et les non moins charmants chemins et sentiers autour des Dentelles de Montmirail que nous avons découvert la marque au travers de deux tests : celui d'un route et d'un Gravel électrique.
Publié le 01/12/2020 08:00 -

Vous n'avez sans doute jamais entendu parler de Stajvelo. Rassurez-vous, ça peut se comprendre. Le monde du vélo fourmille de marques plus ou moins confidentielles dont on ne connaissait pas forcément l'existence. Une petite présentation s'impose, donc. C'est du côté du Sud de la France qu'il faut se tourner pour en savoir plus. La Côte d'Azur plus précisément, mais hors des frontières de l'Hexagone... Vous avez deviné ? Oui, Stajvelo est installée dans la Principauté de Monaco, où se trouve le bureau d'études et où sont assemblés certains modèles de la gamme. 

La marque est encore toute jeune puisqu'elle a été fondée en 2016. Après une carrière rondement menée dans l'automobile, et plus particulièrement dans le domaine spécifique des pièces plastiques destinées à l'auto, Thierry Manni, son créateur, a choisi de donner une autre envergure à ce qui a toujours été une passion. Après des premiers tours de roues dans ce nouvel univers avec un vélo urbain électrique pour le moins atypique, appelé RV01 et mû alors par un moteur Continental, Stajvelo a pris maintenant des route et chemin plus conventionnels.  

Aujourd'hui, la gamme compte cinq vélos, deux route, un Gravel et deux urbains. Elle fait la part belle à l'électrique mais pas seulement : on retrouve ainsi un route sans assistance que nous avons testé ici. Pour faire plus ample connaissance avec la marque justement, on a mis le cap vers le Vaucluse où nous a accueilli Marvin Gruget, le responsable marketing, qui fut dans un passé pas très lointain, l'un des meilleurs espoirs français en VTT Cross-Country et qui brilla aussi en triathlon et Xterra. Rendez-vous au pied du Ventoux et des dentelles de Montmirail, il y a pire !

LE BEAU RIVAGE

On a donc commencé par découvrir le Beau Rivage, le vélo de route de chez Stajvelo. Nous n'aurions pas été surpris de nous retrouver devant une énième production asiatique mais pour le coup, ce n'est pas le cas. Le cadre, uniquement compatible disques, est fabriqué en Italie, il sort des ateliers de WR Compositi à Bergame et en soi, c'est déjà une grande originalité. Les productions en carbone hors Asie sont de plus en plus rares, il convient donc de souligner la carte de visite italienne du Beau Rivage.

Pour son vélo de route au positionnement Premium assumé, Stajvelo a mis l'accent sur la personnalisation. Cela va de la conception du cadre à l'équipement, en passant par la cosmétique. Ce qui rend plutôt vaste le champ des possibles ! Ainsi le Beau Rivage est décliné dans deux types de carbone différents, T800 ou T1100. Entre les deux versions en taille M, il est annoncé un différentiel d'une centaine de grammes : 978 grammes pour le plus léger. Ce n'est pas forcément ce qui se fait de plus "light", mais le Beau Rivage se définit plus comme un vélo passe-partout que comme un destrier destiné à aller grimper des cols.

Le cadre existe dans plusieurs tailles standardisées (XS, S, M, L et XL), mais on peut aussi choisir d'opter pour du sur-mesure. Dans ce cas, deux possibilités, soit on fournit ses cotes à Stajvelo si elles sont déjà en notre possession, soit la marque monégasque peut mettre le futur propriétaire en rapport avec Velofitting qui se chargera de l'étude posturale.

Du côté de l'équipement justement, Stajvelo propose des montages avec différents groupes : Shimano (Ultegra ou Dura Ace Di2), Sram (Force ou Red AXS) ou Campagnolo Super Record EPS. Pour les roues, le Beau Rivage sera forcément doté de DT Swiss, la marque de la Principauté ayant noué un partenariat avec le fabricant suisse. Certains pourront trouver cela un peu réducteur, mais il y a quand même le choix entre pas moins de six paires différentes, plus ou moins hautes et adaptées à différents types de terrain et de sensibilités de pratique.

Une fois le cadre, le groupe et les roues sélectionnés, on passe à la touche finale, on veut bien sûr parler de la cosmétique. Et pour le coup, il y a matière à se concocter un vélo avec une gueule d'enfer. Pour juger de tout cela, on ne saurait trop vous conseiller d'aller faire un tour sur le configurateur de Stajvelo. Quant à notre modèle de test en photos ci-dessous, il se parait d'un coloris Pearly White avec une déco Chrome. Sobre et classe.

Le Beau Rivage, c'est le vélo de route de chez Stajvelo.

Une cosmétique sobre et classe ici, mais on peut aussi opter pour plus de fantaisie.

Tube de selle profilé sans oublier la touche monégasque.

Le serrage du collier de selle se trouve sous le tube horizontal.

Le Beau Rivage se dote d'un poste de pilotage aéro et intégré provenant de la marque italienne Ursus.

Exemplaire numéro 13 de la première édition du Beau Rivage : Stajvelo joue sur un côté exclusif et prestigieux.

Rien ne dépasse sur le Beau Rivage, l'intégration est poussée à son paroxysme. Illustration avec les gaines qui passent à l'intérieur de la douille de direction. 

Les Beaux Rivage sont tous chaussés de pneus Pirelli PO en 25 mm de large. Notre modèle de test était équipé avec des DT Swiss PRC 1400 de 30 mm de haut. Un montage qui privilégie la polyvalence.

 

En selle

Le Vaucluse est une terre de vélo et pas uniquement grâce au Mont Ventoux qui est un Graal pour tant de cyclistes. D'ailleurs, pour cette prise en main du Beau Rivage, Marvin Gruget a préféré m'emmener sur d'autres routes que celles menant au Géant de Provence, souvent très fréquentées. Au menu du jour donc, 80 km autour de Beaumes de Venise avec un profil très vallonné sur les soixante premières bornes, puis un peu plus plat pour revenir à notre point de départ.

Pour attaquer la sortie, l'ascension du col de Suzette met parfaitement en jambes. On s'aperçoit assez vite que le Beau Rivage se comporte bien dans ce genre de grimpée de plusieurs minutes avec des pourcentages modérés. Le vélo s'emmène plutôt facilement, quel que soit le rythme choisi : que l'on décide de monter piano ou de fournir un effort plus soutenu, le Stajvelo répond présent.

Autre profil un peu plus tard dans la sortie, avec une alternance de montées / descentes façon toboggans. Le Beau Rivage dévoile là une belle nervosité. Quand on se dresse sur les pédales pour relancer au pied d'une bosse, on apprécie de sentir le vélo restituer l'énergie déployée. Sans d'ailleurs donner la sensation de nous éreinter musculairement et de nous faire puiser dans nos réserves. Quand la pente s'incline vers le bas avec des routes sinueuses qui invitent à tailler de belles courbes, le Stajvelo se montre ensuite précis dans les trajectoires. On a l'impression d'avoir un triangle avant rigide et un arrière plus tolérant, sans qu'il ne soit trop souple.

De fait, le Beau Rivage n'est pas excessivement exigeant. Au fil des kilomètres, on sent qu'on a encore de l'énergie. Idéal pour profiter de la dernière partie de notre sortie, beaucoup moins bosselée. Mains dans le creux du cintre, à 35 / 40 km/h, le vélo est alors clairement dans son élément. Pour tout dire, c'est dans ce compartiment du jeu qu'il m'a le plus séduit. 

S'il excelle sur le plat, le Stajvelo semble capable de briller sur des terrains beaucoup plus variés. Ce que je retiendrai finalement sans doute en premier, c'est sa polyvalence. Les roues DT Swiss PRC 1400 avec leur profil semi-haut contribuent probablement à renforcer cette impression de vélo passe-partout, qui ne trouve peut-être ses limites que dans les très longs cols, ce que nous n'avons du reste pas vérifié. Un vélo au tempérament sportif bien marqué donc, mais qui semble se destiner à un public bien plus large qu'une petite frange de cyclistes surentraînés. 

Le Beau Rivage dans l'une des nombreuses bosses d'un parcours vallonné qui nous a permis notamment de nous rendre compte un vélo d'une grande polyvalence. 

 

LE MONTAGEL

Après avoir testé le Beau Rivage, changement de décor : Marvin m'a proposé de découvrir le "MontAgel", le Gravel électrique de la gamme. Chez Stajvelo - encore un clin d'oeil à Monaco - on a choisi de lui donner le nom du plus haut sommet qui domine la Principauté. Comme le Beau Rivage, le vélo se dote d'un cadre entièrement en carbone. Mais contrairement au route qui est fabriqué en Italie, le MontAgel est produit en Asie. Il n'en possède pas moins une certaine ''fibre'' transalpine. En effet, le Gravel s'équipe du moteur Polini EP-3 qui est assez peu répandu chez les constructeurs. On le retrouve notamment chez Bianchi ou encore Bertin et donc, chez Stajvelo. Sa carte de visite en bref : une puissance nominale de 250 W, un couple de 70 Nm, cinq niveaux d'assistance pour un poids de 2,850 kg et une allure plutôt compacte.

Sur son Gravel disponible en trois tailles, la marque monégasque a choisi de monter un groupe Sram Rival 1x11. On retrouve également comme sur le reste de la gamme des roues DT Swiss, en l'occurrence les HG 1800 Hybrid avec des jantes de 25 mm de largeur. Les pneus Pirelli Cinturato, avec leurs flancs beiges qui font toujours leur petit effet, sont eux en 40 mm, le combo offre un ballon généreux comme il faut pour aller rouler sur sentiers et pistes cahoteuses.

Et ça tombait bien car la sortie concoctée par Marvin dans les environs des Dentelles de Montmirail réservait quelques belles sections empierrées typiques du territoire vauclusien. De quoi aller flirter de temps en temps avec les limites d'un Gravel. Pour le coup, le MontAgel n'est pas timide. Il permet de s'aventurer à l'occasion dans des sections volontiers techniques. Alors bien sûr, un électrique reste un électrique mais le Stajvelo fait preuve d'une maniabilité qu'on ne retrouve pas forcément sur tous les E-Gravels. La compacité du moteur Polini laisse plus de latitude pour un triangle arrière plus court et cela explique sans doute en partie pourquoi on sent un vélo assez vif. Le poids de la machine, juste au-dessus des 16 kg, reste de surcroît très contenu et facilite la tâche au pilotage. Il ne plombe pas non plus excessivement le vélo quand on dépasse les 25 km/h. Ainsi, au-delà du bridage, le MontAgel se laisse plutôt bien emmener, on a moins l'impression d'être retenu par un élastique comme c'est parfois le cas. Pour ne rien gâcher, la forme évasée du cintre FSA est un plus parfois appréciable. Ainsi, on peut caler facilement les mains en bas du guidon et bénéficier d'une bonne prise pour négocier les passages plus pentus et / ou techniques. 

Avant de rouler ce Stajvelo, je me demandais également comment se comporte le moteur Polini. Difficile de tirer de grandes conclusions après une seule sortie de 2h45, mais la manière dont il fonctionne m'a plutôt plu. J'ai alterné l'essentiel du temps entre les modes 2 et 3 (sur cinq au total), ce qui permet déjà de bénéficier d'un bon niveau d'assistance. Le mode 5 qui délivre le plus d'aide semble presque trop brutal, je n'ai que rarement ressenti le besoin d'y avoir recours. A l'autre extrémité, le 1 semble au contraire un peu trop timide. On pourrait attendre plus de support.

Enfin, si la question de l'autonomie est toujours à prendre avec des pincettes, je dirai à titre indicatif que j'ai emmené mes 70 kg au terme de la sortie de 53 km et 1350 m de dénivelé positif avec une barre de réserve d'énergie; ça prouve quand même qu'on peut partir pour des sorties plutôt consistantes au guidon du MontAgel. Et pourquoi pas pour des trips de plusieurs jours : le triangle arrière du vélo est prévu pour être équipé d'un porte-bagages.   

Le MontAgel, c'est l'E-Gravel de Stajvelo. Cadre en carbone et intégration maximale au menu. Le vélo est vendu dans cette cosmétique noire mais aussi dans une autre kaki / red.

Le Mont Agel, pour ceux qui ne le sauraient pas, c'est le plus haut sommet qui surplombe la Principauté de Monaco.

On ne peut pas dire que le moteur Polini court les chemins et sentiers, mais avec sa grande compacité, il ne manque pas d'atouts.

La batterie de 500 Wh qui alimente le moteur est intégrée et amovible.

Le carbone utilisé pour la conception du MontAgel est du T800.

Le display placé au centre du cintre permet de sélectionner l'un des cinq modes à disposition.

La forme évasée du cintre est appréciable pour caler les mains en bas du guidon et négocier avec une bonne prise les passages plus techniques. On remarque aussi que les gaines passent à l'intérieur de la potence. 

Le MontAgel est monté avec des roues DT Swiss HG1800 spécifiques E-Bike.

Le profil des pneus Pirelli Cinturato, en 40 mm, est clairement roulant. 

On retrouve un groupe Rival complet sur le MontAgel, freins compris.

La selle est une Fizik Vento Argo R5.

Monte plus haut et roule plus loin, c'est tout un programme...

 

LE MIRABEAU

Après le Gravel électrique, place à l'E-Road. Stajvelo propose en effet également dans sa gamme un vélo de route électrique. Il se dote d'un cadre en carbone T800, comme le MontAgel, mais aussi du même moteur Polini EP-3. Il est équipé d'un groupe Ultegra Di2 à disques. Côté roues, ce sont les DT Swiss HE1800 qui ont été choisies avec leur profil passe-partout en 32 mm de haut. Elles sont montées avec les pneus Pirelli PZero en 28 de large. Proposé dans deux coloris (Silverblack et Black Gold), le Mirabeau, que vous pouvez découvrir plus en détails ci-dessous, est annoncé à un poids de 14,5 kg. 

Le route électrique de chez Stajvelo se nomme Mirabeau.

Comme l'E-Gravel, le Mirabeau se dote du moteur Polini EP-3.

Une batterie intégrée de 500 Wh.

Gros plan sur la console qui permet de choisir l'un des cinq modes d'assistance.

Profil de 32 mm sur les roues DT Swiss qui offre un bon compromis. 

Groupe et freins sont confiés à Shimano avec l'Ultegra Di2.

 

 



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